Nul besoin de récapituler le pedigree de Béatrice Bonifassi et, au moment de lire ces lignes vous avez sans aucun doute entendu parler du nouvel album éponyme de la chanteuse, car le «buzz» l’entourant est assez impressionnant.

Mais, juste au cas, disons, en quelques mots, que Madame Triplette de Belleville / DJ Champion/ Beast lance un premier album solo inspiré des chants d’esclaves du sud des États-Unis au tournant des années 20.

C’est quand même important de le savoir, car c’est véritablement la pierre angulaire sur laquelle s’articule tout l’album et qui en fait le génie.

Ces chants sont historiquement à la base du blues, qui a donné naissance au jazz et au rock, et ainsi de suite… Là où je veux en venir, c’est que dans une certaine mesure, lorsque l’on puise dans un matériel de départ aussi riche, on peut l’interpréter à n’importe quelle sauce, et ça va fonctionner; c’est ni plus ni moins que l’ADN d’un immense pan de la musique du 20e siècle.

Attention, je ne dis pas que n’importe qui pourrait réaliser le tour de force de Betty et ses suspects usuels — Jean François Lemieux (basse et réalisation), Benjamin Vigneault (percussions) et Alex MacMahon (réalisation et claviers).

Que Nenni: très facile de rater son coup en tentant de donner un «spin» moderne à ces chants d’esclaves, tout comme il serait facile de s’embourber dans un apitoiement aussi autoflagellateur que déplacé.

Ce que cette bande de créateurs émérites a réussi ici, c’est de nous démontrer avec un brio insurpassable le postulat que je faisais plus haut: si on sait s’y prendre, on peut interpréter ces chants quasi primordiaux à n’importe quelle sauce, et ça va fonctionner.

Ici, ça fonctionne merveilleusement bien et pour deux raisons: les amateurs de Beast seront en terrain parfaitement connu, mais sans avoir l’impression de redite. Ce disque réserve plein de petites surprises et bien qu’il soit très près du langage de Beast, le vocabulaire musical y est beaucoup plus large.

Je pourrais continuer, mais je tomberais moi-même dans la redite. Je vais laisser la musique parler d’elle-même.

Le spectacle-lancement aura lieu lundi prochain, le 22 septembre, au Cabaret du Mile-End. L’entrée est gratuite et les spectateurs pourront s’y procurer leur copie du CD quelques heures avant son arrivée en magasin. Les portes ouvrent à 19 h, le spectacle est à 20 h. Des dates de tournée pour 2015 devraient être annoncées bientôt.

Les meilleures chansons de l’album selon Monsieur Seb: Grizzly Bear, Whoa Buck, Let Your Hammer Ring, Early in the Morning, Black Betty, Go Down Old Hannah

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BETTY BONIFASSI
Betty Bonifassi
(L-Abe, 2014)

-Genre: Électro-pop
-Dans la même veine que Beast et cie.

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Les profondes racines de BETTY BONIFASSI
Originalité80%
Authenticité80%
Accessibilité75%
Direction artistique80%
Qualité musicale80%
79%Overall Score
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Blogueur - RREVERB
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Baptisé par Pink Floyd, ses parrains sont Bach et les Stones. DJ depuis 1984, batteur autodidacte, producteur de musique électronique depuis 2000, Monsieur Seb a été chef de la section culturelle chez Canoë pendant près de 10 années. Il collabore également sur Archipel Magazine, le blogue — et bientôt magazine imprimé — du label électronique montréalais Archipel.