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On connaît la formation Bratsch pour l’avoir croisée à différents moments de sa riche et longue carrière qui s’étend maintenant sur quatre décennies : ces Français ont débuté en 1972! Bratsch est l’orchestre manouche par excellence, se promenant sur les scènes et dans les rues partout dans le monde, avec leur unique mélange de musique jazz, tzigane, russe et arménienne.

Pour ce 18e album en carrière, Dan Gharibian (guitare, bouzouki, chant), Bruno Girard  (violon, chant), Pierre Jacquet (contrebasse), Nano Peylet (clarinette) et François Castiello (accordéon, chant) ont concentré leurs compositions autour de l’urbanité, un concept à la base éloigné de leur nomade. Les premiers morceaux d’ « Urban Bratsch » sont assez traditionnels, combinant accordéon et violons enflammés (Sirba din joc de Constanza – Hora), alors que Scetate est une pièce de musique klezmer plus triste et lente. Bratsch signe cette fois plusieurs titres en français.

 

Dans le ciel de ma rue est une chanson mélancolique où l’on peut facilement visualiser le musicien décrire ce qu’il voit en jouant au coin d’une rue. Plus loin, On peut toujours rêver est un morceau plus contestataire. Avec cynisme et humour, les gars de Bratsch proposent de frapper une nouvelle monnaie égalitaire qu’ils baptisent « étron » (on a bien eu « écu », font-ils remarquer avec un clin d’œil), pour souligner qu’on est tous égaux en matière fécale ce qui n’est pas le cas en matière fiscale. Un humour et des jeux de mots qui rappellent les VRP ou Nonnes Troppo.

N’allez pas croire que tout l’album baigne dans cet humour lubrique. « Urban Bratsch » est beaucoup plus un album mélancolique, voire un peu triste, témoignant de la dureté de la vie lorsque les pépettes ne font pas légion.

Je n’ai pas trouvé beaucoup de clips de leur dernier album sur YouTube, alors je vous en propose des plus anciens pour vous donner une idée si vous ne les avez jamais vus ou entendus. Voici la Danse de l’alcool :

Les voici bien plus jeunes, en 1990, à l’émission Champs Élysées animée par Michel Drucker.

http://www.youtube.com/watch?v=bNf4aKCRUeQ&feature=fvwrel

Bratsch est un groupe à voir en concert! Ce soir, ils jouent au Club Soda, à 20 heures, en compagnie de D’Harmo, dans le cadre du 26e Coup de cœur francophone. On clique ici pour s’acheter des billets.

Je vous laisse sur un beau souvenir de 1999 : feu Lhasa de Sela avec Bratsch, sur un plateau de télévision, interprétant Los peces, l’une des pièces marquantes de son tout premier album.

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Artistes : Bratsch
Album : Urban Bratsch
Étiquette : World Village
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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.