Ne confondez pas cet album du Montréalais DEE avec celui du même titre, par l’Écossais Craig Armstrong, grand succès de 1998. Non, celui de DEE, est davantage une version pop de la musique torturée à la Nine Inch Nails (comme sur la pièce titre) ou UNKLE. De l’électro avec une bonne dose de rock. C’est vraiment bien dosé.

Le nouvel album de DEE est définitivement plus dense, plus dark, que ses chansons précédentes, qui datent déjà de plusieurs années, comme Talkin’ About. Au moment d’écrire ces lignes, il n’y avait pas d’extrait disponible sur Youtube, alors on se rabat sur cette chanson plus ancienne, pas vraiment représentative d’où est rendu l’artiste montréalais.

Le thème de l’espace et des lieux revient souvent dans le propos de DEE: The Voyage, No Earth (Pt 1 et 2), The Flow… La musique de Dee est aussi très cohérente. Bien qu’il utilise souvent des éléments très modernes, comme la basse dubstep, sa musique fait penser à celle des groupes avant-gardistes d’il y a 10 ans, comme UNKLE, Plaster ou Gorillaz qui n’hésitaient pas à aller puiser autant dans les instruments rock traditionnels (grosse guitare rock, batterie lourde) pour les mêler à leurs équivalents « machine » comme les séquenceurs, beatbox et pédales à effets) dont le son est plus léger.

DEE a un talent certain au niveau mélodique: ces morceaux comportent tous des évolutions structurelles qui lui permettent d’accoler différentes parties ensemble. The Voyage, longue de presque 8 minutes, en est un bel exemple.

L’album sera lancé le 21 novembre lors d’un événement gratuit au Centre PHI.

DEE, alias Martin Granger, DJ, producteur et chanteur, est né à Montréal, et s’y est réinstallé à l’âge de 18 ans, après avoir grandi à Welland (Ontario) et Aylmer (au Québec, tout près de la frontière ontarienne). En 1998, il est le leader des Urbanauts, qui remportent le prix du meilleur groupe pop aux défunts MIMI’s (gala de la scène indépendante québécoise, repris par le Gamiq). On a entendu sa musique lors des émissions Six Feet Under, Grey’s Anatomy, Ugly Betty et Law and Order, ainsi que dans le film Horloge biologique (de Ricardo Trogi).

dee-the-space-between-us-2014

DEE
The Space Between Us
(indépendant, 2014)

-Genre: pop underground
-Dans le même esprit que Underworld, Nine Inch Nails, UNKLE

Lien vers le site officiel de DEE
Lien vers la page Facebook de l’artiste
Lien vers le channel YouTube de l’artiste

Réagissez à cet article / Comment this article

commentaires / comments

About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.