Cet article est le dernier d’une série de trois sur la discographie de Gram Parsons. Cliquez ici pour consulter la deuxième partie.

Gram Parsons a participé à plusieurs sessions d’enregistrement en 1970 en vue d’un premier album solo, mais toutes se sont avérées infructueuses. Parsons séjournera quelque temps à la Villa Nellcôte en 1971, où son ami Keith et les Stones enregistrent « Exile on Main Street ». Trop défoncé, Gram sera sommé de quitter les lieux.

Après quelques tentatives de désintoxication, il réussira à mettre sur pied un groupe de musiciens renommés à l’automne 1972, comprenant entre autres le guitariste James Burton, qui jouait alors avec Elvis, et une jeune et inconnue Emmylou Harris. « GP » sortira début 1973, alors que son deuxième et dernier album solo, « Grievous Angel », paraîtra de manière posthume en janvier 1974, soit quatre mois après sa mort d’une surdose d’héroïne (il a raté de quelques mois seulement son adhésion dans le « 27 Club »).

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La qualité musicale et poétique de ces albums est exceptionnelle, et Gram semble avoir retrouvé sa voix, qui est convaincante et authentique. Le violon country et le banjo sont en évidence sur Still Feeling Blue. Sur la déchirante et imagée A Song for You, Parsons et Harris harmonisent superbement leurs voix, avec un accompagnement de violon, puis d’orgue. How Much I’ve Lied est une ballade dans laquelle Gram confie à son amoureuse qu’il doit partir afin de ne pas lui faire encore plus de mal. Emmylou Harris semble être faite pour chanter avec Gram (la décontractée Streets of Baltimore). Lorsqu’elle prend la tête (We’ll Sweep Out the Ashes In the Morning et la magnifique That’s All It Took), sa voix rayonne et on est bien en présence de la future reine du country!

Sur son deuxième album, Return of the Grievous Angel est une épopée fantastique à travers les États-Unis écrite par Thomas Brown, un fan de Parsons qui était aussi un poète. Le texte est magnifiquement imagé et impressionniste, et la musique l’accompagne d’une manière parfaite, avec un solo de James Burton encouragé par Gram! Hearts on Fire est une très belle ballade menée par la pedal steel guitar. Parsons se fait ensuite très vulnérable pour la mélancolique 1000$ Wedding. Gram et Emmylou s’attaquent ensuite à un monument : Love Hurts, écrite par Boudleaux Bryant. Leurs harmonies sont superbes et nous font presque oublier la malheureuse version de Nazareth…

Même s’il n’a jamais eu de succès populaire dans tous ses projets, Gram Parsons a pratiquement inventé le country-rock (qu’il préférait qualifier de «Cosmic American Music ») et a eu un ascendant déterminant sur ce qui se fera appeler le country alternatif (ou alt-country). Des artistes aussi diversifiés que Wilco, Elvis Costello, Cowboys Junkies, Whiskeytown, Steve Earle et Beck ont enregistré ses chansons et l’ont cité comme influence majeure. Son tempérament autodestructeur l’aura empêché de devenir une légende de son vivant. Mais il est tout de même, pour les bonnes raisons, une légende.

Gram Parsons - GP & Grievous Angel
 
GRAM PARSONS
GP/Grievous Angel
(Reprise, 1973/1974)

-Genre : country-rock
-Dans le même genre que The Band, Gene Clark, The Eagles

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GRAM PARSONS : L'épopée solo
Originalité95%
Authenticité100%
Accessibilité85%
Direction artistique95%
Qualité musicale100%
Textes100%
96%Overall Score
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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.