Après plusieurs semaines à parcourir les routes du Québec, Mara Tremblay effectuait finalement sa « rentrée montréalaise » ce mardi soir au Club Soda, dans le cadre de Montréal en lumière. Une foule malheureusement peu nombreuse (le balcon était fermé) s’est déplacée pour assister à ce très bon concert, où la personnalité attachante de Mara illuminait la scène.

Mara Tremblay était accompagnée du bassiste François Plante, des guitaristes Victoria Lord et François Sunny Duval et de son fils Victor Tremblay-Desrosiers à la batterie. Bien rôdé, son groupe a profité d’une très bonne sonorisation pour offrir une solide prestation. Mara a pigé dans tout son répertoire et le résultat été pour le moins éclectique. Les différentes facettes de sa personnalité artistique se sont exprimées lors de la centaine de minutes qu’a duré cette généreuse prestation. On a surtout eu droit au pop-rock électro planant des deux plus récents albums, les excellents « Tu m’intimides » et « À la manière des anges ». En fait, plus de la moitié des pièces jouées provenaient de ces deux albums.

C’est d’ailleurs avec la très bonne Aurait-il plu que Mara a débuté le concert, jouant de son piano-guitare. Les synthés étaient enveloppants sur L’amour à la manière des anges, Les dentelles du cygne et Lumières et diamants. Le son du groupe en spectacle s’est durci quelque peu par rapport à l’album, et Sunny Duval a souvent fait crier sa guitare. Toutes les chances et Le printemps des amants ont aussi été très bien rendues. Cependant, Mara a légèrement peiné à atteindre les notes très hautes sur Tu n’es pas libre. En rappel, elle nous a offert une superbe interprétation de la tendre Nostalgie.

Ses pièces de ses trois albums précédents (« Les nouvelles lunes », « Papillons » et « Chihuahua ») ont trouvé naturellement leur place parmi le matériel plus récent. Le son est toutefois beaucoup plus rock, avec la cow-punk Le spaghetti à papa et la bluesy Elvis. Avec quatre guitares à un certain moment, c’était lourd, très lourd, presque autant qu’un groupe de garage-rock! Mais les contrastes se remarquaient également dans ces reliques du passé. La magnifique Le bateau a été servie en duo piano-guitare, et la déchirante Les aurores a été reprise en chœur par la foule. Mara a offert Douce lueur à ses enfants, et, au rappel, nous a donné de l’émotion à l’état pur avec Tout nue avec toi.

La grande assurance de la chanteuse de 45 ans a été la constante qui a lié tous ces différents éléments. Elle rayonnait sur scène et montrait autant sa fragilité que sa fougue. Sa voix a été capable de puissance et de projection, mais aussi de vulnérabilité et de tendresse. Mara l’a dit elle-même : elle est « une personne avec des sentiments très intenses ». Elle a tout de même réussi à atteindre un très bon équilibre entre une mélancolie communicative et une authentique joie de vivre. Et c’est justement ce qui la rend attachante.

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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.