Dans le monde la Pop avec un grand P, peu d’artistes arrivent à combiner grandes mélodies, constance, textes solides et, bien sûr, airs dansants. Parmi les célébrités d’aujourd’hui, Lady Gaga n’a pas grand charme sans ses déguisements et La Roux, si elle a une bonne voix, souffre au niveau de la qualité des instruments. Dans le spectre des auteures-compositrices-interprètes de qualité, les Regina Spektor et autres Frida Hyvönen sont bourrées de talent mais demeurent souvent limitées au territoire de l’intimité.

Marina & The Diamonds arrive exactement à la croisée des chemins de ces deux voies. Complètement compétente en format piano-voix comme Regina (I Am Not a Robot), elle a également la possibilité d’élever ces sympathiques chansons en hymnes de danse frisant le ABBA des meilleurs moments (Shampain). Chanteuse hors-pair (écoutez la version acoustique de Hollywood, ci-dessous), elle s’amuse visiblement à faire différentes intonations avec sa voix, ce qui est appréciable et beaucoup plus riche que ce que font la moyenne des chanteuses pop.

D’origine grecque (par son père) mais née et élevée au Royaume-Uni (en Écosse, d’où vient sa mère), Marina Lambrini Diamandis profite de son accent particulier pour donner une couleur unique à ses chansons (Girls). On n’avait pas entendu de voix aussi particulière depuis les beaux jours de Cyndi Lauper…La chanson Numb, quant à elle, a l’ampleur des chants de Sara McLaughlan, souligné par nombreuses pistes de voix et de cordes entremêlées.

La force de Marina réside toutefois dans l’écriture de chansons saisissantes et extrêmement accrocheuses (Hermit the Frog). Et contrairement aux autres disques pop, il n’y en a pas qu’une ou deux de bonnes. Elles sont presque toutes fortes, solides et bien livrées. Il est évident que la plupart de ses airs auraient pu être enregistrées en différents styles tellement ils sont efficaces (l’excellente Oh no!). Elle se le permet sur Youtube, d’ailleurs. En fait, il n’y a qu’une ou deux chansons ordinaire sur ce premier album en carrière pour la chanteuse de 24 ans. Signée sur un label majeur (Warner), elle est promise à une belle carrière, comme en témoignent ses millions de visionnements (streams) par chanson sur YouTube.

Elle est jeune, elle s’éclate et semble saine. Elle a de l’humour, une immense voix et ne joue pas la carte « fesse ». Pour une fois qu’une artiste « commerciale » a du talent, et plus que trois bonnes chansons par album, on va se faire un plaisir (coupable) de le souligner… et de s’éclater!

MARINA & THE DIAMONDS
The Family Jewel
(679 Records / Warner, 2010)

– Desc.: pop
– R.S.V.A.: Regina Spektor, Fiona Apple, La Roux

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.