Parmi les gens les plus passionnés dans le milieu de la musique, il y a ceux et celles qui travaillent dans l’industrie: chez les labels, les relationnistes de presse, les promoteurs de concerts, les gestionnaires de salles de concerts, les journalistes culturels, etc.

RREVERB propose une série d’entrevues en profondeur avec les artisans passionnés de la musique.
Cette semaine, rencontrons…

PHILIPPE GEORGIADES

Philippe Georgiades

PRÉSENTATION

Quel est votre nom, quel est votre rôle dans l’entreprise musicale où vous travaillez, et depuis quand y œuvrez-vous?

PHILIPPE GEORGIADES, attaché de presse, fondateur de Communications Coup Sûr, 2009.

Quand avez-vous commencé à travailler dans l’industrie musicale?

En 1995.

Quand avez-vous commencé à aimer la musique?

Vers l’âge de 5 ans.

À 20 ans, quel était votre rêve (dans le domaine musical)?

Étudier à l’Institut Trebas!

Avez-vous été musicien/enne? Racontez-nous votre carrière.

Vers 11 ans, mes parents m’ont amené à la PdA pour un spectacle de… Demis Roussos. J’étais fasciné par le percussionniste, perché sur son propre riser, qui était très large, il jouait de multiples instruments, parcourant son espace de gauche à droite. J’ai voulu devenir batteur. Ma mère m’a inscrit illico à des cours de batterie.

Plus tard, j’étais fasciné par le travail de réalisateur. Je voulais travailler en studio. Une entrevue très peu concluante avec un dirigeant de Trebas m’a découragé et je suis allé étudier en enseignement du français langue seconde, ne sachant pas vraiment qu’il y a une industrie en dehors des magasins de disques et des studios. Jusqu’à ce qu’un jour, pas longtemps après avoir terminé mon bacc, un ami qui travaillait pour un distributeur m’appela pour me demander si je voulais me joindre à lui, une grosse compagnie (KOCH, aujourd’hui EOne) ayant acheté celle où il travaillait et prenait de l’expansion au Canada. J’y suis resté 14 ans avant de partir ma propre boîte.

 

SUR L’INDUSTRIE MUSICALE

En vivez-vous?

Oui!

Est-il encore possible aujourd’hui de gagner sa vie dans l’industrie musicale? Que faut-il faire pour y arriver?

Pour en vivre, il faut être créatif et savoir toucher à tout. L’ouverture sur les nouvelles technologies et sur plusieurs genres musicaux sont un atout important.

Quelle(s) rencontre(s) a(ont) été déterminante(s) dans votre carrière dans l’industrie musicale?

Misstress Barbara. Chez KOCH, on distribuait beaucoup de musique électronique et les gens nous disaient «vous devriez sortir un album de Misstress Barbara». Un jour, lors d’un lancement de l’étiquette montréalaise Bombay Records, j’ai lancé à quelqu’un «Connais-tu Misstres Barbara? J’aimerais voir si on peut travailler avec elle». Eh bien! elle était à ce même lancement. On a parlé longtemps et quand je lui ai dit que je travaillais pour KOCH, elle m’a annoncé qu’elle avait signé une entente avec Moonshine, un important label de Los Angeles, que KOCH distribuait!

Quand j’ai vu que Barbara faisait des tournées internationales, qu’elle s’exprimait très bien, qu’elle paraissait bien, je me suis dit que les médias raffoleraient de l’histoire. On parle d’une chanteuse pop québécoise qui donne un concert à Paris, mais on ne sait pas que Barbara parcourt la planète et qu’elle vient de chez nous! En plus, le monde des DJ, c’était nouveau pour le grand public. J’ai visé grand du côté des relations de presse et la télé s’était présentée au lancement, on a eu la une du Voir et on est même allés à l’émission Le Point au téléjournal de Radio-Canada!

Qu’aimez-vous dans votre emploi / occupation actuelle?

Aucune routine. Chaque projet est différent. Rencontrer des artistes qui viennent de toutes sortes de cultures et «vendre» leur art aux gens, donc aux médias.

Que changeriez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui?

Qu’elle arrête de se questionner et de bougonner. On fonce!

Quel grand rêve n’avez-vous pas encore accompli?

Aucun je crois. J’aimerais convaincre Tout le monde en parle d’inviter un de mes artistes.

SUR LES ARTISTES ET LA MUSIQUE

Vos styles de musique préférés? Est-ce que ça toujours été le cas dans votre vie?

À l’adolescence, je n’écoutais que du rock commercial. J’étais très fermé. Puis, la musique d’Alegria (Cirque du Soleil) m’a fait découvrir des sons et des langues différentes. Un peu plus tard, je travaillais avec Putumayo. Ça m’a ouvert à la musique du monde. Mon premier amour est le rock/hard rock. Mais j’écoute à peu près de tout, selon comment je me sens et selon le moment de la journée.

Sur une île déserte, vous emmèneriez ces 5 albums (pas plus):

  • Fully Completely (Tragically Hip),
  • Achtung Baby (U2),
  • OK Computer (Radiohead),
  • Into the Fire (Bryan Adams),
  • Rêver Mieux (D. Bélanger)

Playlist!

Quel est l’artiste le plus sympathique que vous ayez rencontré?

Slash, Roger Hodgson, Steve Hackett.

Le moins sympathique? Pourquoi?

Un ancien guitariste d’Ozzy, pas content d’aller à une entrevue en Toyota Prius…

Quel artiste brillant aurait dû percer davantage, selon vous?

Rik Emmett et Kim Mitchell sont deux guitaristes canadiens qui devraient avoir une renommée internationale. The Tea Party est sous-estimé.

Qui aimeriez-vous rencontrer?

Bono peut-être. Bryan Adams peut-être (il a marqué mon adolescence et j’aimerais le lui dire!)… Mais souvent, rencontrer des stars est décevant. Mieux vaut rester avec l’image qu’on a.

Pour en savoir plus sur les activités professionnelles de Philippe Georgiades, consultez son site web :

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.