Parmi les gens les plus passionnés par la musique, il y a ceux et celles qui travaillent dans l’industrie: chez les labels, les relationnistes de presse, les promoteurs de concerts, les gestionnaires de salles de concerts, les journalistes culturels, etc. RREVERB propose une série d’entrevues avec les artisans passionnés de la musique.

Cette semaine, rencontrons…

STÉPHANE DROLET

Quel est votre nom, quel est votre rôle dans l’entreprise musicale où vous travaillez, et depuis quand y œuvrez-vous? D’où êtes-vous et où vivez-vous maintenant?

STEPHANE DROLET rreverbStephane Drolet, gestionnaire Promotion Sony Music Entertainment Canada Inc. J’y travaille depuis 1990. Originaire de Quebec, je réside maintenant à Montreal depuis 25 ans.

Quand avez-vous commencé à travailler dans l’industrie musicale?

Professionnellement, en 1990 chez BMG. Cependant, à bien y penser, tous mes boulots étaient reliés à la musique: disquaire chez A&A, HMV, Sam à Toronto, collaborateur pour « Le Monde du Rock » et même guide au Musée de la civilisation dans l’exposition « Du Cylindre au Laser »!

Quand avez-vous commencé à aimer la musique?

Tout a débuté lorsque vers 13 ans j’ai trouvé une pile de vinyles à la maison. Dans ce lot, il y avait Pink Floyd, mais le plus intriguant était «Masters of reality» de Black Sabbath. Après avoir écouté à répétition la chanson «Sweat leaf», mes amis et moi nous nous sommes attachés à ce disque mythique pour ensuite explorer la planète rock. Un peu plus tard, une visite au Colisée pour voir Black Sabbath en novembre 1981 a tout chambardé.

À 20 ans, quel était votre rêve (dans le domaine musical)?

À 21 ans, j’en étais à terminer mon Bac et j’ai acheté la bible du disque  « The Yellow Pages of Rock » et j’ai envoyé des tonnes de CV au Québec, au Canada et même aux USA. Je tenais à travailler dans ce domaine absolument, point à la ligne.

Avez-vous été musicien/enne? Racontez-nous votre carrière.

Une carrière de drummer d’environ 1 mois au sous sol familial. Le tout a pris fin lorsqu’un matin ma batterie a disparu…..

stephane drolet black sabbath

SUR L’INDUSTRIE MUSICALE

En vivez-vous?

Oui depuis 25 ans.  (Touch wood)

Est-il encore possible aujourd’hui de gagner sa vie dans l’industrie musicale? Que faut-il faire pour y arriver?

Il y a de plus en plus d’opportunités. Plusieurs labels ont été créés avec succès dans la dernière décennie. La musique est à un très bon endroit : elle est accessible partout et omniprésente sur toutes les plateformes. Pour y arriver, il faut être passionné et peut-être avoir une petite dose de chance.

Quelle(s) rencontre(s) a(ont) été déterminante(s) dans votre carrière dans l’industrie musicale?

Au départ, des gens comme Jean Lamothe et Mario Lefebvre ont toujours été des références dans le domaine des agents de promotion et de leader de l’industrie. Sur une base quotidienne, côtoyer des artistes, des collègues qui ont une passion est toujours quelque chose d’inspirant.

Plus tard, des conversations avec Buddy Guy et Gino Vannelli dans le cadre de mon travail m’ont beaucoup appris. Je me dois ici de lever mon chapeau à Michel Turcot qui a su me donner ma première chance.

Dans mon cas, ma rencontre avec les Backstreet Boys et le succès phénoménal qui a débuté ici, sur notre territoire, restera toujours gravé dans  ma mémoire.

stephane drolet ACDC

avec AC/DC, été 2008

Qu’aimez-vous dans votre emploi / occupation actuelle?

Le plus grand thrill est d’écouter une chanson, découvrir un artiste que très peu de gens connaissent à part ceux impliqués dans le projet et par la suite voir quelqu’un avoir un moment de folie en chantant à tue tête cette dite chanson devenue un HIT monstre. Le feeling du devoir accompli.

Ce qui est aussi bien excitant est définitivement travailler en équipe pour développer un talent exceptionnel qui pourra ensuite par son art toucher les gens à sa façon.  Bref à chaque jour il y a quelqu’un, quelque chose à decouvrir.  Never a dull moment, comme dirait Rod Stewart.

stephane drolet sony chesney

avec Kenny Chesney, août 2015

Quel grand rêve n’avez-vous pas encore accompli?

Il y en a deux. Ouvrir un petit bar de quartier cool ou les gens viendraient y écouter de la musique et rigoler. Un mini Hard Rock Café local. Faire partie d’un Conseil d’administration d’une business quelconque reliée a la musique ou au spectacle.

Le vinyle, la cassette, le CD ou le digital?

Mes plus beaux souvenirs sont bien sûr rattachés aux vinyles. Je dois cependant avouer que le CD fut très pratique. Pour ce qui est du digital, il a révolutionné cette industrie, mais ce n’est personnellement pas mon format préféré.

SUR LES ARTISTES ET LA MUSIQUE

Vos styles de musique préférés? Est-ce que ç’a toujours été le cas dans votre vie?

Depuis toujours le Rock sous toutes ses formes, le Hard Rock, la musique psychédélique et la musique Pop font plaisir à mes oreilles. Plus tard, l’accès à beaucoup de musique à travers mes fonctions m’a permis de découvrir et d’apprécier le Funk, le Blues, et principalement le Outlaw Country.

Bref de tout, il y a du bon partout. Je dois admettre que la musique classique me passionne un peu moins.

Sur une île déserte, vous emmèneriez ces 5 albums (pas plus).

Impossible à répondre mais pour aujourd’hui allons y avec ceci

Ozzy Osbourne – Diary of a Madman (1982)   Un classique qui a marque ma vie + Randy Rhoads
Eagles – Greatest Hits  71-75   (1976)    Plus de mélodies que ca tu meurs.
Motorhead – No Sleep ‘til Hammersmith   (1981)  l’ultime hard rock attack.
Peter Tosh – Legalize it (1976)  Parce que tu as besoin de bonheur sur ton île déserte
U.K. – Night after Night (1979)   Un peu de prog. parce que Jobson, Bozzio et Wetton. Enough said

Mention spéciale… Une compilation de tout ce que Nile Rodgers a déjà fait parce que sur ton île tu dois aussi groover.

Playlist!

 

Quel est l’artiste le plus sympathique que vous ayez rencontré?

Beaucoup d’artistes se présentent à Montreal avec une très bonne attitude. La ville, ses salles de spectacle et son public ont bonne réputation. Je me souviens de moments agréables en compagnie de  BSB, Pink, Slash, Rob Halford, Fergie, Tommy Lee, Tony Bennet, Il Divo, Lit, Three Days Grace, AC DC, The Priests, Foo Fighters, Ozzy Osbourne et dernièrement avec Hozier, Elle King et Leon Bridges.

stephane drolet sony ozzy osbourne

avec Ozzy, vers 2002

Qu’est-ce qui rend un artiste désagréable?

Disons que certains peuvent être plus intenses que d’autres à moins que ce ne soit leur entourage.

Quel artiste brillant aurait dû percer davantage, selon vous?

Je connais un chanteur Neo Soul Britannique qui a fait paraître une excellent album intitulé «Heaven» en 1997.

Qui aimeriez-vous rencontrer?

J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs de mes idoles musicales. Cependant, Wendy O Williams, la défunte chanteuse des Plasmatics, ou Jimi Hendrix ferait l’affaire également. RIP

Merci Stéphane!

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.