Autant j’ai passé l’été passé à faire jouer en boucle les opus de Sarazino et du Sierra Leone’s Refugee All-Stars (aux côtés des Bob Marley et Jimmy Cliff, réguliers dans ma playlist estivale), autant cette année c’est le brillant troisième album de Kobo Town, cette formation menée par l’auteur-compositeur canadien d’origine Trindadienne Drew Gonsalves qui m’accompagnera dans les rues ensoleillées de Montréal cet été!

Leur disque « Jumbie in the Jukebox » est un recueil de chansons chaleureuses, étant donné les cuivres, les percussions latines et le rythme reggae teinté des Caraïbes. Et Gonsalves ne manque pas d’humour! Sur Half of the House, il se plaint d’être pris à Toronto alors que ses potes font la fête au soleil! Pauvre de lui! Les fans de Cat Empire vont s’y retrouver autant que ceux de Manu Chao (l’intro de Road to Fyzabad, avant que le beat afro n’embarque) en swingnant avec les airs joviaux de Kobo Town comme Joe the Paranoiac. On souhaiterait à Paul Cargnello d’être entouré par une pareille formation pour qu’il puisse lui aussi nous faire danser autant cet été.

 

Gonsalves peut aussi faire dans le sentimental en calmant le jeu et en prenant un angle plus folk où l’on sent le rapprochement avec Bob Marley et Jimmy Cliff mais également Michael Kinawuka et Bill Withers. Ce gars a du soul (Diego Martin) et sait comment chanter les transmettre des ambiances cool en musique. En écoutant plus attentivement, on y découvre plusieurs couches intéressantes de petits sons et mélodies transversales qui se glissent à travers les pièces, démontrant que derrière ses allures de gars qui se la coule douce, on a ici affaire à un musicien talentueux qui peaufine son art avec attention.

Depuis la formation du groupe en 2004, Kobo Town a joué dans de
nombreux festivals et salles à travers l’Amérique du Nord (dont à notre fameux festival de jazz montréalais en 2007, au International Vancouver  Festival, Brooklyn Academy of Music,  Sunfest London,  Live From the Rock). Quelques chanceux ont vus le sextuor en action au Mundial Montreal en 2011.

Un premier album, intitulé « Independance » est enregistré  en 2007 entre Toronto, Ottawa et Port-of-Spain à Trinidad, puis un second, en 2010, avec le producteur du Bélize Ivan Duran qui partage avec la formation l’amour pour ces musiques des Caraïbes, authentiques et délicates.

Kobo Town a pour objectif de faire revivre ces musiques oubliées, comme le mento, le reggae roots,  le ska (on en entend pas assez!),  le dub-poetry  et le calypso, avec une instrumentation acoustique, sans se fermer aux pistes créatives et modernes.

Un album à faire jouer en boucle en accompagnement ou en remplacement du soleil printanier.

kobo town

KOBO TOWN
Jumbie in the Jukebox
(Cumbancha, 2013)

-Genre: reggae

Lien vers achat en ligne (iTunes)
Devenez fan de Kobo Town sur Facebook

Réagissez à cet article / Comment this article

commentaires / comments

About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.