Portugal. The Man. Le Buzz.

Les groupes pop rock ont la côte. Pourvu qu’ils produisent de bonnes chansons. Leur perception « cool » est archi volatile. On l’a vu avec des groupes qui sont la « sensation de la saison » (habituellement le buzz dure quand même quelques mois) comme Vampire Weekend, Fun. ou The Strokes il y a quelques années. Un album super, que tout le monde aime, puis la panne sèche. Les artistes plus solides comme Foals, Mika ou Feist (on est à un autre niveau ici) vivent sur plusieurs disques, ce qui est un exploit de nos jours.

La nouvelle sensation Portugal. The Man tombera peut-être dans cette seconde catégorie: leur second opus, paru cette semaine et intitulé « Evil Friends » est très agréable, comportant plusieurs mélodies accrocheuses (Plastic Soldiers) et ambiances qui transportent l’auditeur facilement.http://www.youtube.com/watch?v=TTgC6BszjQk

Un album sans méga hit peut-être, mais avec douze chansons solides, bien écrites et originalement arrangées, entre indie folk rock tribal à la Yeasayer (Purple Yellow Red and Blue) mettant en valeur leurs efficaces mélodies pop bonbon (pas si lointaines des Born Ruffians sur Sea of Air). Le hit : la deuxième du disque, Creep in a t-shirt, une chanson irrésistible. La voix douce et haut perchée de John Gourley n’amène pas grand virilité à cette musique plutôt joyeuse, mais on s’en fout. L’idée est de se laisser embarquer dans ces bonnes vibrations sans trop se poser de questions. Ça devient un chouia trop ampoulé lorsqu’ils déploient l’orchestre et les cuivres (Smile): on va préférer les chansons plus simples, pop assumées (Atomic Man).

Le 8e disque du quintette originaire d’Alaska (une rareté!) est leur second sur étiquette majeure, Atlantic. Auparavant, ils lancent six albums sur les indépendantes Approaching AIRballoons, Defiance, Equal Vision (selon les régions). Gourley et Zach Carothers jouent ensemble depuis 2002, d’abord en s’accompagnant avec un beatbox, puis en incluant des musiciens à leur duo au gré des rencontres. Ils quittent l’Alaska pour le bouillonnant centre créatif qu’est Portland pour y enregistrer leur premier opus, « Waiter: “You Vultures!” » en 2006. Gourley a donné une belle visibilité au groupe en 2008, alors qu’il a remporté le titre de meilleur chanteur selon le magazine AP.

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