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Il y a très peu de musique pop intéressante au point de vue artistique, créatif et musical. La preuve, la plupart des chanteuses du top 40 doivent montrer le bout d’un sein pour se faire remarquer (et c’est à veille de ne plus fonctionner tellement il y en a de vulgaires).

Quelques rares albums vraiment pop sont vraiment bons. Le meilleur exemple: le 1er de La Roux et « Fantasies » de Metric. Aussi efficaces sur la piste de danse que sur casque. D’excellentes pièces, bien menées. De la profondeur. Du ressenti.

Une jeune néo-zélandaise du nom (de scène) de Lorde vient tout juste de lancer un disque pas piqué des vers: « Pure Heroine ». Pas aussi dynamique que celui d’Elli Jackson, celui de cette chanteuse est tout de même intéressant d’un bout à l’autre par sa pop froide, mécanique et minimaliste sur laquelle elle lance une voix confiante, variée et riche de personnalité. Ce qui est le plus renversant est que cette chanteuse n’a que 16 ans! Marquer un #1 dans son pays avec un album solide (on ne parle pas d’une Jordi ni de Joe le taxi, ici…) à un si jeune âge relève du prodige! Sa voix dégage une maturité que les ados de 16 ans n’ont habituellement pas encore. Impressionnant!

La rythmée Ribs est plus sensuelle, à la Lana Del Rey alors que les plus minimalistes, comme le tube Royals sonne plus comme Feist, avec une attitude plus « girl power ». La musique de Lorde est plus électro qu’autre chose, mais peu importe le traitement, on a surtout affaire à d’excellentes chansons qui auraient pu avoir été jouées au piano ou à la guitare sèche. Voilà la marque des artistes qui savent (vraiment) composer.

Vocalement, Lorde me fait penser à Emily Haines sur plusieurs titres, comme Buzzcut Season. Sa voix et son aplomb lui donne aussi des airs de Florence + the Machine, à la différence que Lorde joue la carte du minimalisme (quelques rythmes de base, une ligne de basse synthétique, des claviers) contrairement aux envolées orchestrales de la bande menée par la rousse Welsh.

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Moins mystérieuse que la théâtrale Fever Ray et moins vaporeuse que la Scandinave Lykke Li, cette Lorde a tout de même un peu de parenté musicale avec ces artistes. Si ce n’était pas de sa voix chaleureuse et très humaine, il ferait très froid dans l’univers sonore de Lorde (Glory and Gore, dont le refrain s’inspire un peu de la sensuelle chanson de Sophie B. Hawkins, Hey I Wish I Was Your Lover).

Née sous le nom Ella Yelich-O’Connor est née à Auckland en Nouvelle-Zélande en 1996. Elle se fait repérer à l’âge de 12 ans lors d’un spectacle scolaire. Elle est signée l’année suivante chez Universal alors qu’elle ne commence qu’à écrire ses chansons, s’accompagnant à la guitare. Après un premier EP (sur lequel figure Royals), elle réussit à placer sa chanson Everybody Wants to Rule the World (ce n’est pas une reprise de celle de Tears For Fears) sur la bande sonore du film « Hunger Games : L’Embrasement ».

Un album de pop solide d’un bout à l’autre, hyper accessible et riche d’intéressantes chansons qu’on a envie d’écouter plus d’une fois. On aime!

 

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Artiste: Lorde
Album: Pure Heroine
Étiquette: Universal

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.