Pour leurs 15es anniversaires, les 2 festivals se sont joints pour souligner cette célébration électronique annuelle. 15e FESTIVAL ELEKTRA + MUTEK MONTRÉAL = EM15. Tout ce que je peux dire est que cette association a su mettre toutes les bougies sur leur gâteau afin d’allumer chacun des amateurs qui s’y sont présentés avec des attentes et intérêts diversifiés. Je récupère encore de ce marathon (et mon retour de nuit de l’Équateur) avec l’impression que le festival EM15 nous a offert tous les aspects de la relation bien établie entre l’Homme et la Machine, se relayant le premier plan de la scène naturellement. Les événements se sont déroulés dans des lieux différents et de classe; au MAC (Musée d’art contemporain de Montréal), au Centre PHI, au Cinéma Impérial, au Métropolis et à l’Esplanade de la Place des Arts pour profiter des après-midi sous le soleil printanier. Voici un retour sur quelques-unes des performances auxquelles j’ai assisté. NONOTAK :: Le duo était à l’intérieur d’une structure triangulaire avec les 3 parois semi-transparentes qui servaient à capter la lumière et les ombres. L’éclairage venait de derrière, ce qui maximisait l’efficacité du minimalisme, l’exploitation du jeu des angles et la concentration du duo dans leur laboratoire temporaire. Le mariage entre le jeu de lumière et l’excellente musique expérimentale simple, profonde et recherchée m’ont charmé! RICARDO VILLALOBOS + MAX LODERBAUER (live) :: Je nous sentais, les spectateurs et moi, comme des oiseaux sur un fil les observant travailler au loin dans leur studio séparé par le 4e mur, comme s’il était tard dans la nuit, explorant ce que le silence de la pénombre de la ville a à leur offrir aujourd’hui. Ils nous ont livré une délicieuse performance à mon avis. YOSI HORIKAWA :: Par ce bel après-midi sur l’Esplanade, ce fut un plaisir de découvrir un artiste avec sa touche délicate et particulière dans sa façon de nous offrir ses pièces, dont la dernière qui semblait contenir des pistes d’une pièce traditionnelle japonaise. La finesse et l’assurance sont ce que j’ai retenu de lui. RICARDO VILLALOBOS (dj) :: Ricardo Villalobos (dj): La performance la plus attendue par la masse suivie de celle de Richie Hawtin la veille. Il était bien installé sur la scène du Métropolis au bas de l’immense décor de la soirée; une magnifique alvéole futuriste géante décorée par les riches visuels de Baillat & Cardell, il nous a servi du son mielleux, pur sur des rythmes convaincants et très groovy! ANDREAS TILLANDER alias TM404 :: TM404 ne m’a pas déçu, bien au contraire. En plus d’avoir bien réchauffé l’ambiance du Métropolis qui se remplissait déjà rapidement, principalement pour les performances de Marc Houle et de Richie Hawtin pour la soirée-concept ENTER, Andreas a su nous présenter ses créations fortes, ses rythmes complexes et originaux, avec toute sa délicatesse suédoise ne voulant pas imposer sa présence. Une performance qui a été ma perle rare du festival. J’aurais aimé l’entendre jouer dans la petite salle du MAC. ROBERT HENKE (Lumière) :: J’ai particulièrement apprécié la précision du jeu de lumière et les effets sonores, la qualité de l’acoustique de L’Impérial. Difficile pour moi de rester jusqu’à la fin, mais c’était de la top-qualité A/V! PEA: PROJET ELECTRO-ACRYLIQUE :: Projet d’improvisation picturale et sonore qui consiste à la fusion de la peinture en direct sur canevas par Alec Stephani, relié à des modules d’effets sonores par des capteurs derrière la toile, sensibles aux sons, frottements et coups émis par les pinceaux, le tout manœuvré en direct par Pfreud. Un projet d’un très beau potentiel artistique et de créations qui diffèrent à chaque prestation. PEA-Mutek 2014 Teaser from PEA | Projet Électo-Acrylique on Vimeo. CHRIS HRENO, THE MOLE, MIKE SHANNON et GUILLAUME AND THE COUTU DUMONT :: Durant une trentaine de minutes, j’ai eu le plaisir de voir 4 amis s’amuser, improviser et groover comme dans un party privé, sur la scène d’une salle sombre et feutrée, remplie de gens chaleureux et lumineux. J’ai beaucoup aimé et j’en aurais pris encore, mais j’ai quitté pour aller écouter N. Jaar sans ne vouloir ressortir de la salle avant la fin. NICOLAS JAAR (From Scratch) :: Je le présente en dernier. La dernière chandelle à souffler avant que ne s’éteigne la lumière sur les 15es éditions du festival Elektra et Mutek. Concert d’improvisation dans la grande salle du MAC, avec une capacité limitée de 350 personnes, tel que demandé par l’invité d’honneur, afin que l’on puisse s’y promener léger, tranquillement savourer, écouter et vibrer tout autour de la scène circulaire comme le travail d’un sculpteur dans un atelier. J’ai eu le privilège d’assister à 4 des 5 heures de créations en direct, autant par de la grabation de vinyles, des séquences de piano et de saxophone en direct, des chants magiques et libérateurs par une vocaliste qui enrichissait les œuvres à chacune de ses présences, des visuels organiques, monochromes et lumineux en général, le tout, accompagné de façon sporadique, d’une danseuse contemporaine tout au fond de la salle, discrète et accessible. Vivre ce qu’est réellement un musée d’art contemporain n’a pas de prix! Pour avoir un aperçu auditif, quoique la performance était à mon avis supérieure, vous pourriez écouter cet enregistrement (sur Soundcloud) à partir de la 39e minute, préférablement avec des écouteurs. Quelle belle façon de terminer un si beau festival, une fierté à l’International! Que Viva Montréal y que Viva Elektra + Mutek! Merci, longue vie et à l’an prochain!! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments