L’année 2014 de Billy Corgan fut pour le moins étrange. Il a vendu ses parts dans son entreprise de lutte (vous avez bien lu), fait la une d’un magazine en tenant glorieusement ses chats (vous avez bien vu), pris part à une guerre ouverte avec Anderson Cooper (t-shirts à l’appui) et il a remplacé le batteur de Smashing Pumpkins par… Tommy Lee (vous avez bien entendu). Et je n’ai même pas encore parlé de son interprétation improvisée de plus de 8 heures de Siddhartha dans son salon de thé (vous avez bien bu).

Billy Corgan_Paws

Bref, toutes les raisons étaient bonnes d’être confus à l’approche de la sortie de cet album de ce qu’il tente toujours de faire passer pour les Smashing Pumpkins. Mais parce que la réédition récente de Adore a tout de même fait en sorte de me réconcilier partiellement avec la marque (y a-t-il un album plus sous estimé dans la vague post alternative?), j’ai osé l’écoute intégrale de Monuments To An Elegy… et je me suis retrouvé à vouloir recommencer.

Si le premier extrait “Being Beige” portait un peu trop bien son titre, les choses ont basculées avec “Tiberius”, deuxième extrait qui pour la première fois depuis “Eye” parvenait à moderniser le son des citrouilles sans le dénaturiser, le site musical Noisey allant même jusqu’à déclarer “The new Smashing Pumpkins single doensn’t completely suck”. Venant d’un site qui, quelques semaines plutôt, publiait un article dévastateur intitulé “A Brief History of Billy Corgan Losing His Goddamn Mind“, le pas en avant était de taille. Et c’est bien vrai, la pièce est aussi courte qu’efficace, tuant en partie le mythe de sur indulgence de Billy au passage.

C’est d’ailleurs le cas de l’album, qui est terminé après un court 38 minutes, un record pour celui-ci qui a fait paraitre l’équivalent d’a peu près 7 albums complets simplement pour les sessions de Mellon Collie and the Infinite Sadness. L’extrait suivant, “Drums + Fife” est exactement ça, du drum et de la flûte, pour le meilleur et pour le pire. Ça se replace néanmoins avec le reste, qui met à profit le meilleur que les mercenaires actuels du groupe peuvent tirer du son des différentes incarnations de Corgan. On reprend le goût au gros rock pas très propre avec “One and All”, et le ton est redonné pour la suite des choses.

Le reste est tout aussi efficace que non varié, mélangeant le “drum machine” au coups de cymbales traditionnels de Tommy Lee et à la guitare toujours aiguisée et bien à l’avant plan de Billy Corgan. Si on sent qu’il a d’abord et avant tout mis l’accent sur sa renaissance musicale, on ne peut pas en dire autant des textes. Billy est bon pour parler de lui et chanter les douleurs que peut entrainer l’amour maudit, mais rarement pour mettre en paroles le sentiment générique d’une union saine. Mais bon, à ce point-ci, peut-on espérer un résultat qui reflète un succès sur toute la ligne? On se contente déjà bien de ce qu’il nous sert et on espère que l’avenir réserve d’autres surprises du genre.

En attendant, on peut enfin se mettre un peu de nouveauté sous la dent plutôt que de tenter de faire le ménage dans les innombrables côtés du vinyle de Mellon Collie ou avoir l’air figé dans le temps en ré-ré-ré-ré-écoutant Adore. C’est déjà quelque chose, parce que d’aucune façon qui que ce soit aurait pu en dire autant du précédant Oceania.

Miracle de Noël: un album de SMASHING PUMPKINS qui s'écoute intégralement
ORIGINALITÉ55%
AUTHENTICITÉ80%
ACCESSIBILITÉ80%
DIRECTION ARTISTIQUE75%
TEXTES35%
65%Overall Score
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80%

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Obsessif compulsif qui classe ses albums d’abord en ordre alphabétique d’artistes, puis de parutions (avec les simples sous les albums, question de confondre encore davantage les gens qui le visitent), Karl-Philip oeuvre dans l’industrie depuis plus d’une décennie. Il a touché à tout: maisons de disques, gestion de salles de spectacle et rédaction professionnelle pour de nombreux artistes. Il assiste à de nombreux shows lorsqu'il n'est pas désespérément en train d'essayer de faire de la place dans sa bibliothèque musicale.