Enflammé, langoureux, envoûtant… des mots qui pourraient décrire un bon amant, mais qui se prêtent aussi certainement au spectacle de Rhye hier au Théâtre Corona Virgin Mobile.

Rappelons que le duo, né à la suite d’une rencontre entre le vocaliste canadien Mike Milosh et le producteur danois Robin Hannibal, est maître dans l’art de fusionner différents genres – jazz, soul et électro – le tout enveloppé de la magnifique voix androgyne de Mike Milosh. Si on est tombé instantanément sous le charme de leur premier album ”Woman”, paru en 2013, la magie obtempérait d’autant plus fort hier soir. Souvent comparé à Sade, The xx, Rhye a prouvé une fois de plus son originalité et son instinct quasi-irréprochable.

Ce sont les musiciens accompagnant le duo qui ont donné une entrée en matière à la fois sombre et mystérieuse, sur une scène plongée dans une lumière bleutée. Alors que violons, basse, batterie, piano, trombone et compagnie captaient l’attention du public, Milosh a fait son entrée et entamé Verse. À peine avait-il émis un son que le public l’acclamait déjà pour sa voix toujours aussi saisissante. Quelques difficultés techniques semblaient toutefois perturber Milosh qui a fait bon usage de son humour et a improvisé quelques paroles sur les problèmes de son.

La troisième pièce, The Fall, a bien sûr vite fait de faire danser les spectateurs qui l’attendaient impatiemment. Milosh donnait quelques directives ici et là aux musiciens, à la fois en complice et en chef d’orchestre, enchaînant les surprises et les finales aussi originales que remarquables. Les prouesses vocales toujours au rendez-vous, notamment sur Major Minor Love, étaient parfaitement supportées par les improvisations instrumentales, contribuant aussi à faire reluire le talent de chacun et à brillamment transformer chaque morceau.

Les pièces plus douces gagnaient ainsi en force, les plus rythmées en airs cinématographiques; rien ne semblait calculé, simplement judicieusement dirigé. Milosh nous a aussi lancé quelques fleurs au passage: ”Its fucking great to be back in Montreal, one of the best cities in the world”, peu importe ses bons mots, il nous avait séduit avant même d’essayer. Le public qui tapait des mains sur Shed Some Blood, ne tenait définitivement plus en place à l’arrivée de Last Dance. L’acolyte Robin, Milosh et le violoniste ont alors élevé leurs voix, en parallèle au trombone, résultant en applaudissements et consécration mérités pour la tromboniste Claire Courchene, tandis que la guitare acoustique nous faisait redescendre tranquillement.

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Le répertoire de Rhye écoulé, Milosh a puisé dans son registre, présentant une pièce inspirée de Montréal intitulée The City. En bon hôte, il a nous demandé notre préférence pour le rappel, ”do we want to bring it up or down?”, ”up” l’a emporté, nous faisant lever les bras au ciel avec l’entraînante Hunger. Comme l’avait un peu annoncé Milosh, on s’est quitté sur un léger ”down”. Après nous avoir demandé de faire silence pour la finale a cappella de It’s Over, la soirée a pris fin de façon un peu abrupte, laissant le public encore transi, entre le rêve et l’éveil, mais satisfait.

Le vidéoclip de la chanson The Fall, tirée de l’album Woman.

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Blogueuse - RREVERB
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Née à Montréal au milieu des années 80 (entre une chanson de George Michael et de Foreigner), Vanessa Hauguel se passionne pour la musique depuis qu'elle est tombée amoureuse de David Bowie et de Prince à 9 ans. Assoiffée de nouveaux artistes, elle aime aussi revisiter les oeuvres des artistes plus établis. Ayant un faible pour le rock indépendant, le classique, le folk, le New-Wave, et tout ce qui sort de l'ordinaire, elle vous invite à pourchasser le meilleur de la musique (en vous dictant ses états d'âmes au passage).