Parmi les gens les plus passionnés par la musique, il y a ceux et celles qui travaillent dans l’industrie: chez les labels, les relationnistes de presse, les promoteurs de concerts, les gestionnaires de salles de concerts, les journalistes culturels, etc. RREVERB propose une série d’entrevues avec les artisans passionnés de la musique. Cette semaine, rencontrons… ERIC LAFONTAINE Quel est votre nom, quel est votre rôle dans l’entreprise musicale où vous travaillez, et depuis quand y œuvrez-vous? D’où êtes-vous et où vivez-vous maintenant? ERIC LAFONTAINE – WARNER MUSIC CANADA – Je suis en charge du marketing pour le Québec et des comptes digitaux. Au bureau de Montréal, tous les employés portent plusieurs chapeaux… je m’occupe de quelques comptes (détaillants) et on fait tous de la promo avec les artistes quand c’est très occupé. Les bureaux sont situés à l’Ile des Sœurs… alors je suis fier de dire que je vis à Verdun et que je travaille à Verdun. Quand avez-vous commencé à travailler dans l’industrie musicale? J’ai travaillé au Megastore HMV au début des années 2000… ça compte-tu?! Sinon je dirais en 2006 – c’est là que les études, les aptitudes et la passion se sont rejoints. Quand avez-vous commencé à aimer la musique? Depuis que je suis tout petit. Je me suis ouvert la tête sur la table du salon en 1984 parce que je sautais sur JUMP de Van Halen. [Le salon était peint de mon sang!] \m/ MightaswellJump! À 20 ans, quel était votre rêve (dans le domaine musical)? me partir un band psychobilly. Avez-vous été musicien/enne? Racontez-nous votre carrière. J’ai joué de la guitare dans un projet sludge métal y’a quelques années… Maintenant je suis dans un groupe Post-Metal/Instrumental – Black Sails for Red Seas. Notre premier EP (WAVE : I) est sorti le 7 juillet dernier – disponible chez tous les bons disquaires numériques! SUR L’INDUSTRIE MUSICALE En vivez-vous? Oui…fonds de pension, assurances… (C’est la beauté de travailler pour un major) Est-il encore possible aujourd’hui de gagner sa vie dans l’industrie musicale? Que faut-il faire pour y arriver? Oui bien sûr. Faut être humble, passionné et chanceux. Quelle(s) rencontre(s) (ont) été déterminante(s) dans votre carrière dans l’industrie musicale? Mes parents. Abonnés à la Maison Colombia, à la maison il y avait tellement de cassssettttes. Aussi, il y avait un piano droit [qui fût le cadeau de fiançailles à ma mère]… ça m’a donné la piqûre à un très jeune âge. Mathieu Vinet mon gérant de section au HMV, qui m’a laissé ma chance, car mon CV était joliment agrafé –no joke. Sa passion pour James Brown était… intense. Ensuite je dirais l’équipe chez DEP/Universal France (au Québec) qui m’ont donné ma vraie première chance dans l’industrie. J’étais sorti de l’université depuis 2 ans déjà et avec un CV assez light merci. Faut croire qu’ils ont vu le geek techno passionné de musique en moi. Qu’aimez-vous dans votre emploi / occupation actuelle? Je parle de musique chaque jour, et ce, sans arrêt. Jamais de cravates. Musique, web, marketing… trifecta. Que changeriez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui? …il manque de Lester Bangs. Quel grand rêve n’avez-vous pas encore accompli? Si j’avais des millions à gaspiller, j’ouvrirais une radio FM Active/Modern Rock à Montréal. Le vinyle, la cassette, le CD ou le digital? Je collectionne le vinyle. Je stream au gym et au boulot. Le CD dans la voiture. Tant qu’à moi le CD reste le meilleur format overall. [Stabilité, qualité sonore, convivialité…] SUR LES ARTISTES ET LA MUSIQUE Vos styles de musique préférés? Est-ce que ça toujours été le cas dans votre vie? [Actuellement] – je suis très POST. Lol! Post-Metal, Shoegaze, Blackgaze, Sludge…aussi des trucs plus ambiant et Dream-pop… et je redécouvre certaines perles du rock indé des 90’s sur lesquelles je n’avais pas accroché *Dino Jr., Built to Spill, Archers of Loaf…* [Enfance] : « Early 50’s Rock n’Roll /Boogie-Woogie /Soul RnB 60’s » (Jerry Lee Lewis/Wilson Pickett…) (ce fut une très bonne base.) [Ado]: Blues… Je commençais à jouer de la guitare alors : SRV, Otis Rush, Led Zeppelin, Robert Johnson étaient les noms écris sur mon coffre à crayon – je n’étais pas très cool. Le premier concert que j’ai exigé à mes parents d’aller voir était Black Cat Bone (Paul Deslauriers)… 1992 je crois. Ils sont venus avec moi. 😉 [Début vingtaine] Rockabilly, Psychobilly, Punk-Rock, Industriel, Metal… Je sortais pas mal ! (Les mercredis technos industriels aux Foufs), le Sphinx…. mid late 90’s. … ça m’a amené à beaucoup apprécier Ministry, Einstürzende Neubauten, Wumpscut: et les Fear Factory du genre. (*Ce qui a fait germer le Metalhead en moi) Foufounes Electriques [Adulte-jusqu’à maintenant] : Death, Black, Doom, Sludge, old school Thrash/Speed,… mais j’écoute vraiment de tout sans arrêt. De Add (n) to (x) à Jimmy Smith en passant par Immortal et Fu Manchu… anything goes. Sur une île déserte, vous emmèneriez ces 5 albums (pas plus). #1 Welcome to Sky Valley de Kyuss (ça sera toujours le #1 / c’est l’ «assemblage» qui me ressemble le plus) Les positions de 2 à 5 peuvent changer à chaque semaine… hehe alors… mmm Pour cette semaine je dirais : #2 Nowhere – Ride #3 War Stories – UNKLE #4 Yankee Hotel Foxtrot – Wilco #5 Yellow & Green – Baroness (note de la rédaction: Éric nous a effectivement demandé de changer l’ordre la semaine suivante 😉 ) Playlist! Quel est l’artiste le plus sympathique que vous ayez rencontré? KID ROCK. Attentif. Intéressé. Généreux. Humble. Un fan de Pentagram. Un vrai gentleman. Le moins sympathique? Pourquoi? Au début des années 2000, entre les tours bus – devant le Kaul Haus à Toronto…Mike Ness de Social Distortion. Tristement bête et blasé… c’est à ce moment que j’ai décidé de ne plus rencontrer mes idoles. On peut juste être déçu. Quel artiste brillant aurait dû percer davantage, selon vous? Terry Reid, Roky Erickson, Ron Sexsmith, Dave Van Ronk, Gang of Four, The Melvins, The Afghan Whigs, Wire, Leatherface (le band punk pas le tueur…), Buck 65… and many more. Allez, une autre playlist! Qui aimeriez-vous rencontrer? Sur une base personnelle et créative – J’aimerais travailler avec bien des artistes et/ou des producteurs. Je pense à Albini, John Baizley… Mais je ne cherche pas à rencontrer personne – et ce, encore moins pour un bref moment « awkward » backstage. Les bons souvenirs sont rares malgré les innombrables opportunités. Après avoir posé les questions : How’s the tour so far? Have you been enjoying Montreal?… blabla… ohh yeah poutine! C’est pas mal toujours la même affaire. Et le dicton est vrai. « You’ve seen one star, you’ve seen ‘em all ». Chino Morena [Deftones] m’a surpris d’un sincère « bro-hug » après un show et une journée d’entrevues. Nous avions eu de bonnes discussions et j’avais fortement complimenté son obscur projet PALMS (avec les membres de ISIS)… il y a eu quelque chose de vrai dans cette soirée. … ça c’est un bon souvenir et ils sont très rares. Merci Eric! Pour ne rien manquer des nouvelles sorties chez Warner Music Canada, cliquez sur le logo ci-dessous! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments