Quatre ans ont passé depuis le dernier album solo de Lou Reed. Une tournée solo, quelques concerts de retrouvailles avec les copains du Velvet, la sortie d’un coffret de raretés du groupe, la mort de Sterling Morrison, la publication d’une immense anthologie de son travail solo et sa séparation d’avec sa femme Sylvia sont, dans l’ordre chronologique, les événements qui menèrent à l’aboutissement de « Set the Twilight Reeling ». Si les premières écoutes laissent un peu perplexe, annonçant un retour au son des années 80s (à cause de la présence de Saunders, son bassiste d’alors, peut-être?), l’habitude fait découvrir une poésie assez dégoutée (Finish Line dédiée à feu Sterling ou The Proposition), bien qu’à d’autres endroits Lou semble amoureux d’une femme « aux mille visages » (Hang on to Your Emotions) et jaloux (Hooky Wooky). Le disque est d’ailleurs dédié à Laurie Anderson, artiste canadienne d’avant-garde de second plan… Lou Reed est moins sombre que sur le précédent « Magic & Loss », moins acerbe que sur « New York » mais nettement plus personnel (Set the Twilight Reeling et Trade In). Riptide est sans doute la pièce de résistance la plus difficile à digérer, avec ses feedbacks et sa masse sonore agressive rappelant l’époque bruyante des Velvet ou, dans sa carrière solo, « The Blue Mask » de ’82. Quelques années auparavant, cette entrevue devenait un court clip. Un autre excellent album qui plaira aux fans, mais qui n’en fera sans doute pas augmenter le nombre : pas de single à la Walk on the Wild Side sur « …Twilight ». Bravo à la pochette de CD de plastique mauve, signée Stefan Sagmeister, qui dévoile une photo différente que la pochette jaune, lorsque sortie de son boîtier. LOU REED Set the Twilight Reeling (Sire, 1996) -Genre: rock poétique Suivre l’artiste sur Facebook Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments