Chez RREVERB, nous pensons que la musique de qualité dure, qu’elle est appréciée longtemps. Nous prenons le temps de l’écouter. Cette série d’entrevues s’attarde l’art de faire de la musique, sur le parcours des musicien(ne)s, sur ce qu’ils transmettent en créant de la musique. Aujourd’hui, nous rencontrons… PETER HENRY PHILLIPS (alias PILOU) BIO EN 2 MOTS – Peter Henry Phillips alias Pilou – de son vrai nom Pierre-Philippe Côté – a déjà fait sa marque sur le paysage québécois. Connu à ses débuts alors qu’il accompagnait de nombreux artistes dont Jorane, il a par la suite travaillé avec Maxime Morin, aka DJ Champion à titre de chanteur pour ses deux derniers albums “Resistance” et “°1”. En 2010, Pilou s’est d’avantage fait connaitre du public québécois en interprétant « la chanson vinyle » à chaque semaine à l’émission Belle & Bum sur les ondes de Télé-Québec. Depuis une dizaine d’années, il travaille surtout à la réalisation d’albums pour d’autres artistes. Il a réalisé l’album “Mammifères” de Moran, “Les machines à danser” (album remix de la compagnie Créole), “Chasing Lydie” de Marie-Jo Thério, “Boarding Gate” d’Ines Talbi, “Hisser Haut” de David Giguère, “Territoires” de Sébastien Lacombe et, plus récemment, “La foire et l’ordre” de Philippe Brach. RREVERB- Quel est votre nom, âge, votre ville d’origine ainsi que celle où vous habitez maintenant? Pourquoi avez-vous choisi d’y résider? Pierre-Philippe « Pilou » Côté aka Peter Henry Phillips, 30, Born Timmins Ontario. J’ai grandi à Asbestos. J’ai vécu à Montréal et Toronto pour ensuite revenir à mes racines et m’installer à Saint-Adrien dans les Cantons de l’Est! On vit au fond d’un rang, loin de la ville, c’est très inspirant. RR- Depuis combien de temps faites-vous de la musique? Parlez-nous de votre carrière en notant les moments clés, qui vous sont importants. PHP- Depuis que je me souviens… J’ai toujours chanté et joué du piano. C’est à l’âge de 9 ans que mes parents m’ont offert une bass pour Noël! J’étais déçu, car je voulais une batterie…quelques années plus tard j’ai eu un emploi de technicien au camp musical d’Asbestos et je passais mes été à ramasser de l’argent pour m’acheter des instruments! J’ai acheté mon drum, une guitare électrique et je passais beaucoup de temps au sous-sol!! Puis, à la fin du secondaire, j’ai découvert la contrebasse et j’ai été accepté au conservatoire l’année suivante. J’ai fait mon CÉGEP et mon BAC au conservatoire de Montréal et au Glenn Gould School of Music de Toronto. Après mes études, j’ai eu la chance de tourner avec plusieurs artistes dont, Jorane, Ariane Moffatt, Elisapie Isaac, Navet Confit entre autres. À travers ces rencontres, j’ai commencé à m’intéresser au travail en studio et à la musique de Film. J’ai signé la bande originale du Règne de la beauté de Denys Arcand ainsi que plusieurs téléfilms en Europe. Aussi, j’ai eu la chance de réaliser plusieurs albums avec : Moran, David Giguère, Philippe Brach, Ines Talbi et plusieurs autres. Depuis quelques années, je me consacre à la musique de film et à mon projet personnel; Peter Henry Phillips RR- Quel est votre instrument préféré? Comment décrieriez-vous la relation que vous avez avec cet instrument depuis vos débuts? PHP- L’instrument que je préfère est la voix… c’est le corps. Depuis le début je suis mon instinct. RR- Est-ce qu’un enseignant en particulier vous a guidé dans votre apprentissage de cet instrument? PHP- J’ai eu recours à une merveilleuse prof à un certain moment, car ma voix était épuisée et je me faisais mal à trop pousser… elle s’appelle Elsa Parent et c’est une magicienne!! Voici quelques chansons de Peter Henry Phillips. LA CRÉATION RR- Comment composez-vous? Est-ce que vous recherchez un lieu ou un état d’esprit lorsque vous composez? PHP- Très spontanément, d’un jet, en improvisant et en me permettant tout. RR- À qui chantez-vous (ou jouez-vous) une nouvelle chanson pour la première fois? À quel point l’avis de votre entourage est-il important dans les premiers moments de la création d’une pièce? PHP- Aux gens qui passent par là à ce moment! Ça peut être un voisin/ami, ma conjointe ou ma fille. Si j’en suis heureux et fier, j’aurai envie de la jouer tout le temps!! RR- De laquelle de vos chansons êtes-vous le plus fier? Pourquoi? PHP- Bloom qui se trouve sur mon premier EP. Car c’est une chanson prémonitoire… Je l’ai écrite un soir que j’étais avec mon amoureuse et nous étions tout petits et pleins de rêves et d’espoir… La chanson parle de futur à la campagne et de naissance… Tout ce qui y est dit s’est produit dans les années subséquentes. Peter Henry Phillips by Peter Henry Phillips RR- Êtes-vous moins intéressé à interpréter certaines de vos anciennes chansons? Pourquoi? PHP- Je crois que c’est important de reprendre ses vieilles chansons… de les retravailler pour qu’elles résonnent encore même dans le futur. RR- Avez-vous déjà composé ou interprété de la musique complètement différente que celle pour laquelle on vous connaît? PHP- Oh oui!! Je pense à certaines musiques que j’ai faites pour la pub… RR- Comment se passe l’enregistrement de vos chansons? Travaillez-vous avec des complices, musiciens ou ingénieurs du son, ou seul? PHP- Seul au début, mais c’est tellement plus amusant avec des collègues. On peut s’appuyer sur leurs connaissances et leur inspiration aussi, les chansons sont alors magnifiées! RR- Parlez-nous de votre plus récent album. Qu’en pensez-vous? Comment s’inscrit-il dans votre cheminement de carrière? PHP- Pour moi « The Origin » c’est le début. C’est moi. Je dis dans le livret que ça m’aide à voir où je vais et me rappeler d’où je viens. Je crois que c’est le premier de plusieurs albums à venir! À suivre… L’INTERPRÉTATION RR- Avez-vous déjà interprété de la musique complètement différente que celle pour laquelle on vous connaît? PHP- Dernièrement, j’ai interprété la chanson « repartir à zéro » de Joe Bocan à l’émission POPDEJAM à Musique Plus…c’était une expérience très enrichissante puisque j’ai pu mettre la chanson à ma main! LA SCÈNE RR- Quelle est votre relation avec la scène? Est-ce un pur plaisir ou un stress? PHP- Pour moi, monter sur scène est un bonheur renouvelé à chaque fois! Même si je suis fatigué ou bien que je ne feel pas, je me rappelle que j’ai la chance d’avoir des gens qui se sont déplacés pour venir m’entendre et que l’important est d’avoir un maximum de plaisir avec mes musiciens pour passer un bon moment! Lancement d’album, Centre PHI 2015 (Photo: Emmanuel Crombez) RR- Racontez-nous le plus beau moment sur scène que vous avez vécu. PHP- Il y en a plein, mais un très bon souvenir reste les spectacles au Metropolis en tant que chanteur de DJ Champion. C’était électrique et on avait beaucoup de plaisir! RR- Que préférez-vous: les petites scènes intimes ou les grands formats? Jouez-vous, agissez-vous différemment? PHP- J’aime beaucoup faire des petites salles en ce moment. Je trouve que l’ambiance y est chaleureuse et le public à l’écoute. On a plus l’occasion de faire des nuances et de se faire entendre. (Photo: Emmanuel Crombez) RR- La vie en tournée se passe comment pour vous? PHP- Je m’efforce de rentrer après chaque spectacle… des fois il m’arrive de faire 3 heures de route dans la nuit pour me réveiller chez moi… Nous avons une petite fille et je m’ennuie trop d’elle. Parfois ça n’est pas possible, alors on essaie de communiquer par Skype. RR- On entend souvent parler de musiciens qui faisaient déjà des concerts devant leur famille, très jeunes. Est-ce votre cas? Racontez-nous vos débuts, votre premier concert. PHP- J’avais 7 ans, j’ai placardé les poteaux de téléphone d’affiches faites à la main. J’ai invité tous les voisins et j’ai donné un concert d’harmonica et tapage de pieds sur le balcon chez mes parents! Je chargeais 2$ par personne pour assister au spectacle!; ) L’INDUSTRIE RR- Par qui êtes-vous entouré? Que vous amènent ces personnes concrètement ou moralement? PHP- Ma gérante Audrey Lajeunesse chez Color Me; elle m’aide à tous les niveaux et m’encourage!! Ensuite toute la gang chez Coyote Records qui m’aident avec la sortie et la vie de l’album, les distributeurs DEP… Il y a aussi Patricia Clavel chez Six Média qui s’assure que je réponde à ce questionnaire : ) haha!! RR- Oui! On remercie Patricia et la gang de Six au passage! Accueilli chez Coyote Records RR- Pouvez-vous imaginer un jour vivre une célébrité mondiale (comme celle de Celine Dion ou des Beatles)? Comment pensez-vous que vous vivriez cette expérience, ce style de vie? PHP- Non, aucunement. J’aime trop la solitude et ma vie à la campagne pour aspirer à ça. Je veux faire ma musique, en vivre, mais je ne crois pas que mon public soit du type beatlemania… J’aime prendre l’avion incognito et pouvoir profiter des bains de foule dans l’anonymat. RR- Y voyez-vous des avantages? PHP- Non, sauf peut-être de rencontrer des gens à qui l’on n’a pas normalement accès… j’aime les rencontres, donc j’imagine que ça serait un des avantages, mais ça vient avec tellement d’inconvénients… RR- Est-ce l’un de vos objectifs? PHP- Nope RR- Avez-vous déjà rencontré, côtoyé quelqu’un qui avait atteint ce niveau de célébrité? Est-ce que l’image qu’on se fait de cette vie et la réalité sont bien différentes? PHP- Image is everything… y’en a qui ont l’air, mais ne sont pas réellement heureux. Il faut faire la part des choses. RR- On entend souvent que les artistes sont font flouer par l’industrie. Avez-vous déjà vécu une expérience négative de ce genre? PHP- Souvent… VOS PRÉFÉRÉS RR- Sur une île déserte, vous emmèneriez ces 5 albums (pas plus). Morning Phase – Beck Kid A – Radiohead The Essential of Leonard Cohen – Leonard Cohen (36 tounes là-dessus lol) Sound of Silver – LCD Soundsystem Histoire de Melody Nelson – Serge Gainsbourg Playlist! RR- Quel est le tout premier album que vous avez acheté avec votre propre argent? À quel âge? PHP- The Cranberries-No need to argue…ouf… 9 ans genre? RR- Votre meilleur souvenir d’un concert auquel vous avez assisté? PHP- Yann Perreau me fait pleurer à chaque fois. Aussi, Marie-Jo Thério, c’est le dernier show que j’ai vu au Spectrum et j’y étais avec mon père. J’pense que j’avais pleuré pendant Évangeline aussi… (J’aime bien pleurer, ça détend) RR- Avec quels musiciens aimeriez-vous collaborer? PHP- Feist, je l’aime. Un jour j’aimerais bien chiller avec Hanz Zimmer pis jaser musique de film…ou grand cru… RR- Quel(s) musicien(s) connu(s) connaissez-vous bien, personnellement, au point de les compter parmi vos amis? Dans quel contexte vous êtes-vous rencontrés? PHP- Phil Brach, On s’est rencontré dans un bordel il y a plusieurs années. J’ai fait le démo de son band de l’époque. On avait bien vibé. Je l’ai aussi sorti de prison une couple de fois ce qui a contribué à tisser des liens solides entre nous. En plus de réaliser et co-produire son premier album. Mais là, il est rendu big, c’est rendu Louis-Jean qu’il appelle pour le sortir d’en dedans…sacré Philippe.; ) Hahaha, merci Peter! Ne manquez pas Peter Henry Phillips au Divan Orange le 21 novembre, à 18 heures, dans le cadre de M pour Montréal! C’est gratuit! Lien vers la page Facebook Lien vers la page BandCamp Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Prochains concerts: 27 novembre 2015 – Maison de la Culture, Waterloo 28 novembre 2015 – Le P’tit Bonheur, Saint-Camille 18 février 2016 – Maison de la Culture, Trois-Rivières 19 février 2016 – Le Moulinet, Terrebonne Rentrée Montréalaise : 25 février 2016 – Club Soda, Montréal en Lumière, Montréal Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments