Événement annuel incontournable, Osheaga débarque, le week-end prochain, au Parc Jean-Drapeau de Montréal. Une orgie musicale et artistique totale avec ses sept scènes et ses près de 150 artistes invités. Dans le cadre de l’édition à nos portes, si les têtes d’affiche (Lorde, Muse, The Weeknd) ne font pas l’unanimité, la programmation complète déborde d’une tonne de bijoux, d’artistes sensationnels tout genre. Il est vrai qu’une si longue liste peut paraître effrayante à décortiquer. RREVERB est ton copilote pour le festival; voici donc une tentative de débroussaillage, notamment par genre, du meilleur à venir.

 

La vocation du festival est principalement axée sur le POP alternatif, mais elle se concentre surtout en deux volets principaux; La musique urbaine (assez forte en présence cette année) et le rock indépendant. Il est vrai que les genres aujourd’hui se déclinent rarement de manière uniforme et hermétique, mais l’exercice permet une autre vue, en divers ensembles intéressants.

 

Osheaga “version locale”

Votre humble serviteur est un incontestable adorateur de Montréal et de ses multiples scènes musicales foisonnantes. Osheaga n’est ainsi, à mon grand plaisir, pas seulement un regroupement d’invités internationaux de marque, mais aussi un moyen de faire briller nos joyaux locaux.

 

Ainsi si ce sont les rythmes qui comptent, avant tout, les hallucinants Beat Market et l’étrange et sensas Tommy Kruise, en mode DJ, seront de la partie. Également en prestation live, les grooves de la star montante du house, CRi, ne seront certainement pas à manquer. Mentions spéciales aussi pour le disco funk chaud du groupe, Le Couleur et pour l’électropop de la sensation montréalaise Kroy.

 

Dans un autre registre mais, avec toujours des artistes bien de chez nous, trois auteurs-compositeurs francophones de mention seront présents: Karim Ouellet (version DJ pour l’occasion), Peter Peter et Rosie Valland. Très différents dans le style (pop, electro et folk respectivement), les trois offrent une musique de qualité, mais toujours alliée de textes brillants. Les Vulvets seront aussi de la (beach) partie, avec leur surf rock de garage!

 

Du côté de l’autre “langue”, j’ai bien hâte de retrouver le folk de l’émouvant compositeur Leif Volleibekk. Geoffroy nous présentera également, en concert, son excellent premier disque, Coastline.

 

 

Osheaga, sauce “indé”

Et pour toi là-bas, oui toi que l’on entend dire: “Et le rock dans tout ça?” Et bien la fin de semaine ne risque pas de te décevoir en ce sens non plus. Pour ma part, trois retours me titillent déjà solidement: Broken Social Scene, venant tout juste de nous présenter un premier album en 6 ans, Hug of Thunder. The Shins, avec une carrière en deux temps, mais qui n’a jamais cessé de m’accompagner; Belle and Sebastian, aussi, qui comptent, avec leur pop intello brillantissime, parmi mes formations chou chou de tous les temps.

 

Liam Gallagher, du groupe légendaire brittanique Oasis, sera en prestation le samedi. Son album solo, As you were, est à paraitre en 2017. Le britrock sera aussi pratiqué, le 2e jour, par les excellents Temples. Autres auteurs-compositeurs talentueux au menu: la puissante Angel Olsen ainsi qu’une visite, en concert, dans la tête et le monde singulier d’Andy Shauf. Côté folk, l’incontournable Father John Misty revient prendre place au festival tel qu’il l’avait fait en 2015. Les psychédéliques Foxygen seront la, dimanche, oui!

 

Autres coups de coeur, en vrac, à voir sans hésiter, pour une douce dose de distorsion: Car Seat Headrest, Cloud Nothings, PUP et Death from Above 1979… Il y a certainement Heat aussi que j’aspire à voir pour la première fois en concert! Oh! J’oubliais presque le passage du duo MGMT, les grooves planants d’Alabama Shakes, le jazz délirant de BADBADNOTGOOD, le délicieux rock des Lemon Twigs, de Plants and Animals, des Local Natives ou de Strand of Oaks… Elle y sera donc bien présente la guitare! Ai-je mentionné que Muse figure aussi en tête d’affiche? Non?

 

Osheaga “boom boom”

Le festival ne manque jamais d’infuser la fin de semaine d’une bonne mesure d’intenses rythmes. Très hauts perchés sur ma liste à voir: Les rythmes électro succulents, délirants, mais surtout oh combien cérébraux des formations Weval, ceux du maître français Rone et, sans oublier le set de Nicolas Jaar. Inconditionnel des cacophoniques mélopées des Torontois Crystal Castles, je serai présent pour leur performance. Très attendu, le duo français Justice débarquera nous présenter son plutôt étrange nouvel album. Ouais!

 

 

“Hip Hop” Osh!

Plusieurs visites de marque cette année pour la frange hip hop et urbaine de la fête. 6lack d’Atlanta, fort d’un premier album percutant, Daniel Caesar et son soul irrésistible, la voix unique et rebelle de Russ mais, aussi et surtout le duo brillant, visionnaire et adoré Run the Jewels! Fan des indescriptibles Sud-Africains Die Antwoord, je serai devant le “stage”, hilare, heureux, électrisé!

 

Osheaga “bonbon”

Faire de la pop, tout en demeurant innovateur et intéressant, dans un monde qui en est inondé de surcroit, n’est pas oeuvre aisée. Le 2ième album monument How to be a human being des Glass Animals est un fascinant exemple de pop actuel débordant de génie; ils seront en concert le vendredi. Maggie Rogers, n’ayant qu’un seul EP à son actif, ne cesse de concentrer l’attention et j’ai bien hâte d’entendre cette vibrante musicienne en “live”. Côté musique internationale, la talentueuse chanteuse Jain s’attire, avec raison, les éloges. Une jeune artiste unique, à voir! Autre révélation à ne certes pas manquer, la brittanique d’origine, à la voix mmmm si délicieuse, Bishop Briggs. Connaissez-vous aussi Sampha? Son premier disque, Process est l’une des offres soul et RnB les plus intéressantes, selon moi, des dernières années. Du très léché pop…

Et non, je ne fais pas exprès pour omettre les évidents: Lorde, Vance Joy, Milky Chance, Tove Lo, The Weeknd… Mais ceux-là, vous les saviez déjà de la partie!

 

3, 2, 1… Prêt?

Il est quasi-impossible faire l’inventaire pratique de tous les musiciens à voir. Personnellement, je crois qu’il est préférable d’aborder ce genre d’évènement sans s’y attaquer avec une sensibilité élitiste aiguisée mais, plutôt, avec une ouverture totale. Au final, l’un des plaisirs de ce genre de buffet est de justement se laisser charmer, par multiples surprises et rencontres, tout au long du weekend! Avec un peu d’effort et de planification, difficile de ne pas y trouver son compte. Bon festival!

 

 

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