Au tournant des années 2000, une panoplie de groupes émergeaient sur la planète du rock indépendant offraient une douce pop intelligente qui mélangeait habilement les mélodies accrocheuses aux arrangements simples, mais faits avec bon goût et retenue.

De cette mouvance, on retiendra Luna, les Go-Betweens, Belle and Sebastian, Gorky’s Zygotic Mynci, Young & Sexy pour n’en nommer que quelques-uns.

Une quinzaine d’années plus tard, peu de ses groupes subsistent, bien malheureusement. Le folk lo-fin est devenu une tendance lourde (Bon Iver en tête), puis le rock alternatif un peu plus musclé (Radiohead, Blonde Redhead et autres…) et cette pop aux apparences gentille et soyeuse, un peu à l’image des Kinks, Beach Boys ou des Moody Blues il y a 40 ans, a plus ou moins disparu.

Arrive Beach Fossils, un groupe basé à Brooklyn mené par Dustin Payseur, avec un 3e album, paru sur son propre label Bayonet Records après avoir fait partie des pionniers du label mélancolique Captured Tracks au début des années 2000 (avec Mac De Marco et DIIV). “Summersault” m’apparait comme le doux mélange de chansons à la Luna et d’un esprit plus vaporeux à la Beach House. L’accrocheuse Sugar est l’un des moments forts, qui enivre à coup sûr. Closer Everywhere contient des guitares électriques plus fuzzées, mais il demeure que le clavecin et les bandes soyeuses de choeurs vocaux sont les principaux éléments qui tapissent le son et créent une ambiance envoutante.

 

Plus loin, Social Jetlag illustre à la perfection se sentiment de décalage qu’on peut avoir lorsqu’on se sent légèrement exclus d’une situation, sans violence ni malaise. Vous savez, ces moments où vous devenez un(e) observateur(trice) de votre entourage, où vous n’écoutez plus les mots, mais observez les gens. Vous semblez invisible pour un instant, et semblez à l’écart de tout ce qui se passe autour de vous. Payseur est entouré de Jack Doyle Smith et Tommy Davidson et peut compter sur la participation de Rachel Goswell, chanteuse chez Slowdive, et du réalisateur Jonathan Rado.

Beach Fossils vient de nous pondre un solide album qui ne fera peut-être pas les listes “top 10” de fin d’année, mais qui restera dans le player de bien des adeptes de chansons bien ficelées.

beach fossils

BEACH FOSSILS
Summersault
(Bayonet, 2017)

-Genre: indie pop
-Dans le même créneau que Real Estate, Luna, Belle and Sebastian, Coco Rosie

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.