Bo DePeña est né à Laredo, au Texas, petite ville située à la frontière du Mexique, de l’autre bord du Río Grande. Il a également vécu à San Antonio, à Austin et plus récemment à New York. C’est dans cette métropole qu’il a composé son premier album, « There’s No Way Out Of Here », paru en novembre dernier et qu’il est allé enregistrer au Texas. Le jeune auteur-compositeur-interprète est clairement imprégné d’une forte américanité, qui se reflète autant dans ses textes que dans sa musique. Ses chansons intègrent des éléments de blues, de rock, de folk et de country. Ses textes abordent les thèmes du déracinement, du voyage, de la solitude et de l’amour. Au fil des 11 chansons du disque, DePeña a en fait tenté de réaliser un album concept qui se veut semi-autobiographique. Il raconte son départ de sa ville natale vers New York (There’s No Way Out Of Here), en quête d’un bonheur et d’une carrière qui lui échappent (This Town). Les choses ne se déroulent toutefois pas comme il l’avait espéré, et ses journées se peuplent d’attentes (I Keep On Waiting), de déceptions (Stuck In Brooklyn), de déboires amoureux (Maxine et Harlem Blue Yodel) et de solitude (Lonesome’s Gonna Fool Me). Déçu par les promesses non tenues de son expédition vers la grande ville, DePeña s’ennuie finalement de sa ville natale. L’album se conclue avec la très belle My Hometown, où DePeña décline doucement ces mots : « Well, I never dreamt of missing Laredo, I never thought I’d be so down. But I sit here and I pray for tomorrow, when I’ll wake up in my own hometown ». Voici le vidéoclip pour I Don’t Know, la chanson la plus accrocheuse du disque. L’album au complet peut être écouté sur la page bandcamp de l’artiste, et téléchargé gratuitement sur NoiseTrade. Au plan sonore, on entreprend un voyage à travers les traditions musicales des États-Unis. Bo DePeña n’a pas peur de dépouiller l’instrumentation au maximum, avec les jolies ballades acoustiques que sont My Hometown et la fielleuse Maxine. Ailleurs, un subtil banjo et des magnifiques arrangement de cordes agrémentent la très belle I’ll Say Goodbye. DePeña se permet aussi de yodler sur l’excellente Harlem Blue Yodel. Sans avoir le talent d’un Jimmie Rodgers, DePeña a une très belle voix, qu’il utilise convenablement dans cette chanson country. En contrepartie, certains morceaux ont beaucoup de mordant, dont This Town et Blaze’s Blues, qui comptent sur une guitare électrique lourde. On retrouve par ailleurs un très bon jeu d’harmonica sur Stuck In Brooklyn et la bluesy I Keep On Waiting. Tout au long des 11 chansons de ce disque, on se sent lentement mais sûrement entraîné dans l’univers de « There’s No Way Out Of Here ». Bo DePeña a réussi à créer un album à la fois personnel et universel. Sa poésie est simple mais évocatrice. On l’imagine sans peine en train d’errer, physiquement ou mentalement, sur les longues autoroutes de son pays, en quête d’un sens à sa vie, tout comme un Woody Guthrie a pu le faire dans les années 30 et 40. La diversité musicale de l’album est aussi notable, explorant tous les recoins de l’americana. DePeña est à l’aise à tous moments et la musique sert bien ses textes. Bref, une belle découverte! BO DEPEÑA There’s No Way Out Of Here (Indépendant, 2014) -Genre : americana, folk et country -Influencé par Townes Van Zandt, Justin Townes Earle et Mississippi John Hurt Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Lien vers la page Facebook de l’artiste Lien vers la chaîne YouTube de l’artiste BO DEPEÑA voyage à travers l'Amérique ORIGINALITÉ 70% AUTHENTICITÉ 90% ACCESSIBILITÉ 80% DIRECTION ARTISTIQUE90% QUALITÉ MUSICALE80% textes80%82%Overall ScoreReader Rating: (0 Votes)0%Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments