Son saxo est partout sur le dernier, et fameux!, album de David Bowie, paru quelques jours avant son décès, le 10 janvier 2016. Donny McCaslin était un jazzman établi avant d’être recruté par le Thin White Duke, lui-même saxophoniste, en novembre 2014. Si la carrière de McCaslin s’est retrouvée propulsée par la visibilité du projet “Blackstar”, le musicien américain s’en est trouvé profondément marqué, personnellement et artistiquement. On ne rencontre un homme comme David Bowie sans broncher, alors imaginez deux secondes avoir largement teinté son oeuvre testamentaire… sans le savoir! Bowie avait en effet caché sa maladie et le choc fut colossal à l’annonce de son décès. Ses complices Jason Linder, claviériste, et Mark Guiliana, batteur, eurent également ce privilège de créer cet impressionnant chant du cygne. « Chaque soir, je rentrais chez moi comblé, souhaitant que le lendemain soit aussi extraordinaire. » raconte McCaslin dans l’article signé par Alain Brunet, dans La Presse, paru ce matin. La musique présente sur le nouvel album de Donny McCaslin, « Beyond Now », respire le fantôme de Bowie. McCaslin, Linder, Wood et Guiliana (photo Nico Pelletier) Sur la scène du Gésù, l’énergique New-Yorkais alterne entre somptueuses mélodies (Untitled song, toute nouvelle), et des passages vraiment chaotiques, complètement free jazz. L’un état comme l’autre ne dure jamais longtemps, laissant ses envolées le porter où bon lui semble. Entouré de Guiliana, un batteur vif, d’un bassiste électrique qui garde les choses simples en Nate Wood, et d’un claviériste aux mille sons, Linder, Donny McCaslin a joué du Deadmou5 (oui!) et vanté la ville de Montréal et son festival qu’il connait bien pour y avoir joué régulièrement depuis 30 ans. Sympathique et généreux (Bowie choisissait ses collaborateurs), McCaslin nous a fait le plaisir d’interpréter Lazarus, avec ce son de saxophone mélancolique reconnaissable dès les premières notes. Un titre que Bowie n’aura jamais interprété en concert. Les poils nous dressaient sur les bras, de vivre ce moment particulier… on entendait la voix manquante dans nos têtes. En rappel, autre grand plaisir – autant pour nous que pour les musiciens – ce fut une dynamique version jazzée de Look Back in Anger, autre classique de Bowie époque “Lodger” qui nous fut servie avec éclat. Le bassiste Nate Wood put se prendre pour une rock star, le temps d’une chanson! Wow! McCaslin et Bowie DONNY McCASLIN et son groupe jouaient au Gésù, le vendredi 30 juin 2017, dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Retour à la section dédiée au Festival de Jazz Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments