Champion

crédit: Victor Diaz Lamich, Spectra

CHAMPION – salle Wilfrid-Pelletier, Place-des-Arts

Étonnant mais réussi mariage entre la classique et l’électro mais aussi le rock puisqu’en plus de l’orchestre I Musici d’une vingtaine de musicien et de Champion avec son laptop et casque d’écoute (!), nous avions également quatre guitaristes électriques sur scène, les fameux G-Strings. Bien en ligne comme un ensemble de cuivres ou un quatuor de cordes, les gars ne restaient pas en place, se balançant sur une jambe puis l’autre, bougeant comme des guitaristes rock, finalement!, ce qui contrastait d’avec les musiciens d’orchestre, tous bien droits sur leurs chaises (qui hochaient quand même joyeusement la tête lorsque la musique s’emballait).

Grandiose musique, grandiose spectacle… qui se trouve aussi être une ode à la vie – Not My Time To Go s’époumone Pilou, l’ami du DJ et le fabuleux chanteur soliste autant sur scène que sur disque. La chanson Love You a le panache et le caractère pour devenir une chanson thème d’un film de James Bond. Sans complexe.

Le chanteur Pilou a toute une voix qui transmet du soul en puissance avec facilité et fluidité. Un très bon chanteur et une dynamo sur scène. Un personnage un peu à la Yann Perreau: dandy sur le party positif. on le reverra assurément. L’énergique rappeuse des Random Recipe est venue faire un tour sur deux chansons.

Champion

crédit: Victor Diaz Lamich, Spectra

On sait que Champion a survécu à un cancer. Son œuvre en est certainement influencée. Je ne connais pas Maxime Morin dans la vie, mais il m’a l’air d’un gars qui sait très bien qu’il l’a échappé belle et qui profite encore plus de la vie aujourd’hui. On se rappelle l’accueil émouvant qu’il avait reçu lors de son premier concert, de retour en santé au Métropolis. Ça avait été aussi émouvant pour lui que pour son public. Le gars est apprécié.
On sent sa joie, son émotion à jouer de la musique, à se laisser transporter par ses rythmes et être emballé par l’orchestre qui l’entoure. Il nous fait signe qu’il rougit lorsqu’on l’applaudit… Timide le grand?

Il dirige (« contrôle » échappe-t-il, beau lapsus!) ses guitaristes comme un chef d’orchestre, ou comme un dj qui tourne ses boutons. Au début de l’ère des dj, les “vrais” musiciens les snobaient parce qu’ils ne savaient pas jouer d’instrument. Pourtant ils font danser les gens. Aujourd’hui, il m’apparait d’une évidence très claire que le DJ est en fait la version moderne du chef d’orchestre, qui lui non plus, ne joue pas d’instrument et pourtant récolte une grande partie de la gloire.

Longue vie aux DJs, longue vie à Champion.

Champion

crédit: Victor Diaz Lamich, Spectra

 

Champion

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.