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Au festival SXSW (South by Southwest) cette année, on peut observer (même de loin quand on n’y est pas!) que les marques de produits divers sont vraiment devenues un facteur important de l’équation économique de l’industrie de la musique. Non seulement les festivaliers sont confrontés à un assortiment de marques publicitaires à toutes les scènes mais des événements complets sont commandités – même créés sur mesure – pour des artistes majeurs en lien avec des produits.

C’est ainsi qu’on se retrouve à assister à des concerts Samsung pour voir Jay-Z et Kanye West, ou de Coldplay pour iTunes ainsi que des associations stratégiques entres des artistes majeurs comme Lady Gaga et des chips comme Doritos. On ne parle plus des chansons de Patrick Watson dans les annonces de Tropicana ou de Malajube pour Zellers. C’est à un tout autre niveau que le rapprochement entre marques et artistes se fait dorénavant. Comme le mentionne le journaliste David Carr dans le New York Times aujourd’hui, les commandites sont maintenant nécessaires dans un univers où le consommateur ne paye plus sa musique.

Il fallait aussi émettre un tweet pour pouvoir accès à la salle de concert (même pour les journalistes). Certains, comme M. Carr, ont refusé de se prêter au jeu et de publiquement endosser une marque dans laquelle ils ne croyaient pas (et ne voyaient aucun bénéfice, en dehors du fait d’accéder à la salle de concert).

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J’imagine assez bien les dirigeants de l’agence de publicité chargée du compte Doritos brainstormer entre eux, se demandant comment se faire remarquer, et rendre le plus cool possible leurs croustilles triangulaires. « Associons-nous à Lady Gaga lors de SXSW! » a dû suggérer un ambitieux rêveur, un peu à la blague… La chose s’est matérialisée samedi dernier, et l’audacieuse artiste en a ajouté une couche pour s’assurer qu’on parle d’elle (en grande marketeuse qu’elle est de sa propre carrière). Se présentant avant l’inscription « I won’t play by your f**** rules » sur les abdos, Lady Gaga affichait sa rébellion (planifiée? voulue par son commanditaire? Fort probablement!).

En se faisant vomir dessus par-dessus le marché (voir ici), sa performance (et le nom Doritos) se trouvait à la une de tous les journaux et sites web qui relaient l’information. Est-ce qu’on a eu là une opération marketing planifiée de A à Z dans le but de faire parler à la fois de Gaga et des Doritos, ou une réelle rébellion d’une artiste qui envoie valser un gros chèque?

Et surtout, la question la plus importante : mangerez-vous plus de Doritos demain?
Voyez les photos des artistes présents à SXSW 2014 ici!

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.