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La chanteuse et rappeuse anglaise d’origine sri-lankaise Mathangi « Maya » Arulpragasam, que l’on connait mieux sous le sigle M.I.A. a lancé cet hiver un album beaucoup moins agressant que les précédents.

Sa musique sur « Matangi », son 4e opus en carrière, est beaucoup plus proche de ses racines indiennes, s’éloignant du hip-hop hardcore qui l’a fait connaître (quoique la pièce Warriors est pas mal dans cette lignée).

http://www.youtube.com/watch?v=cCkIYkaLBGs

En intégrant plus de sonorités « ethniques », c’est-à-dire en utilisant plus d’extraits sonores de musique indienne, elle adoucit son ton et harmonise sa musique. Come Walk With Me frise même la pop commerciale à la Cher Lloyd et compagnie… avant de virer en musique transe expérimentale, puis redécoller en hymne dancefloor. Des pièces comme Only 1 U est aussi un message lancé à ses nombreux jeunes fans adolescents. Il reste que la richesse de la musique de cette artiste la rend beaucoup plus intéressante que la grande majorité des starlettes du top 40. La pièce Exodus, feat The Weeknd, est basée sur un reggae lent, auquel on a ajouté plusieurs couches de rythmes occidentaux et de claviers.

Très accessible, tout comme Bad Girls où elle se moque des pétasses qui ne font que passer. Les mélodies arabisantes en arrière-plan amènent juste ce qu’il faut de couleur pour donner une saveur agréable à son hip-hop, jadis assez brut.

La musique de « Matangi » est beaucoup moins teintée d’antimilitarisme et de violence politique que par le passé.

Aujourd’hui âgée de 38 ans, l’artiste multidisciplinaire a débuté à l’an 2000 en tant que réalisatrice, artiste visuelle et peintre dans le West London. L’abréviation  « M.I.A. » est un jeu de mot (ou de lettres) qui fait référence à son nom de naissance, mais également à l’expression « Missing in Action », en l’honneur de son cousin disparu. Dès 2004, elle se fait remarquer au UK et au Canada avec les singles Galang et Sunshowers, inspirés par les troubles militaires au Sri Lanka.

Ses premiers albums « Arular » (2005) et « Kala » (2007) ravissent à la fois critiques et public mondial. Elle jouera à la mi-temps du SuperBowl en 2011, où, malheureusement, son doigt d’honneur retiendra davantage l’attention que sa performance musicale. Elle avait accepté de ne pas dire le mot « shit » mais l’a remplacé par ce geste.

http://www.youtube.com/watch?v=C8ceqCRO-go

Femme de caractère, M.I.A. a été la première personne à refuser d’être considérée parmi la liste des « Most beautiful people of the world » édition 2009, du magazine People parce que « Mère Teresa n’a jamais été sur cette liste ». Et vlan.

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Artiste: M.I.A.
Album: Matangi
Étiquette: Interscope

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.