(On retrouve notre reporter Nadine Mathurin pour une revue des concerts auxquels elle a assisté, au Primavera Sound Festival, à Barcelone. 1er jour ici.) JULIAN CASABLANCAS + THE VOIDZ Maudit que je suis vendue par les Voidz. Ils sont de véritables personnages. Premièrement, Julian ne donne pas sa place comme maître du jeu, nonchalant, ricaneur, remontant ses pantalons trop grands aux 2 minutes, à l’attitude moqueuse “On va vous jouer un cover, devinez de qui!” Pour finir la chanson des Strokes en disant: “C’était Duran Duran!”. Il a tout de l’adolescent, une attitude complètement en diapason avec The Voidz. Sur scène, ils rient entre eux, se costument (sinon comment justifier la cape brillante du guitariste, ou l’horrible coupe de cheveux trois couleurs de Casablancas?!) et font des “passes de guit'” beaucoup trop injustifiées pour le bout de la chanson, jouant le jeu du faux sketch à fond. Pis on aime ça. Ils finissent leur show abruptement, Julian se permettant de “câlisser par terre” son micro. Entre l’ado et l’enfant. On se dit que tout ça n’est que pur jeu. Mais qui plait à tout le monde. PATTI SMITH Est-elle rendue une prêtresse du rock qui puisse se permettre de faire n’importe quoi sur scène? Juste à la deuxième pièce, elle était déjà en train de semi-jazzer un texte qu’elle lisait sur une feuille… J’ai trouvé la performance un peu faible, connaissant le répertoire énorme de la chanteuse. J’ai décidé de quitter vers un autre show quand elle commençait un speech en comparant sa génération à la mienne. BELLE AND SEBASTIAN … a été parfait. Ce genre de band qui s’y connaît en concerts extérieurs, qui donne son max et qui parle à la foule comme à sa blonde. C’était d’ailleurs super charmant. Toutes les interactions avec la foule apportait un plus au spectacle, comme ce moment où le chanteur est descendu prendre un bain de foule ou quand il nous a demandé de chanter bonne fête à son fils. Il y a aussi ce moment où ils ont fait monter des gens sur scène pour danser, et qu’on a très bien vu que la fille derrière lui était incapable de taper des mains sur le beat… Autre plus: les écrans sur les côtés de la scène ont servi quelques fois à diffuser des vidéos. Je me suis surprise à être distraite par eux, ils étaient très bien faits. CHURCH Je me suis assise pour manger en regardant la performance de Church. C’était pas particulièrement bon. Ça manquait de saveur, c’était fade et un peu mou. Je parle ici de mon burrito mais ça s’applique assez bien à Church. VOIVOD Aveu: je n’avais jamais vu le groupe culte métal québécois en spectacle. Ce fut chose faite hier soir, et qu’elle présence de scène! Les gars semblent toujours avoir un plaisir fou à jouer des pièces composées il y a 25 ans (Psychic Vacuum, Mechanical Mind), s’amusent avec la foule “Cette chanson est pour danser!” (“Yeah right” qu’on se dit, avant de comprendre tout le groove qu’il y a réellement dans les passes de basse de la toune) et présentant les prochaines chansons avec une pointe d’humour. Et que dire de la foule de Voivod: respectueuse, silencieuse sauf entre les chansons, mature. Ça faisait changement des autres foules plus jeunes et dissipées qu’on peut croiser à d’autres shows. De par sa crowd, on comprend tout simplement que le groupe attire le respect. Et c’est bien ce que ces gars méritent le plus! DEATH FROM ABOVE 1979 Malgré qu’ils aient complètement raté une de leur chanson (le bassiste Jesse F. Keeler a juste pesé sur un mauvais piton, fermant bin raide le son du clavier), malgré aussi les discours un peu trop ironiques et longs de Sebastien Granger, le show d’hier soir de DFA1979 reste l’un des plus solides et punchés que j’ai vus du groupe. Ils semblaient même impressionnés par le festival, et voulaient sûrement en mettre plein la vue: ce fut réussi! Granger s’est même permis de laisser son drum en finale pour aller chanter le bridge de fin de Romantic Rights en avant (garrochant au loin le pied du micro dans une attitude de “je-casse-toute” des plus crédibles!) avant de revenir au drum pour tout déchirer en finale. Ooooooh yes. JON HOPKINS Les spectacles de Jon Hopkins sont toujours des shows de lumière et de projections hallucinants, et celui d’hier n’a pas fait exception à la règle. Dès la deuxième pièce, quatre gymnastes vêtues de noir sont venues danser avec des cerceaux lumineux: c’était surprenant et vraiment joli! Le show s’est poursuivi dans la tradition la plus pure des shows de djs: gros beats et mélodies accrocheuses pour faire danser la foule en extase à 2 heures du matin. (On retrouve Nadine demain!) Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments