Richard Séguin, un vétéran du Coup de cœur francophone (CCF), était à l’Astral ce vendredi soir afin de participer à la 30e édition du festival. L’artiste de 64 ans faisait sa rentrée montréalaise pour défendre son 12e album solo, le très bon « Les horizons nouveaux ». Pigeant également dans son vaste répertoire, Séguin a offert un superbe spectacle, vibrant et touchant à la fois.

Le natif de Pointe-aux-Trembles était accompagné sur scène par trois autres musiciens, dont son réalisateur Hugo Perreault. Tous ceux présents sur scène possédaient une expertise indéniable, et les chansons de Séguin ne pouvaient qu’en être bonifiées : les harmonies à quatre voix étaient magnifiques. Soulignons également l’excellente acoustique de l’Astral, qui a permis notamment au violoncelle de bien se faire entendre au travers des guitares acoustiques et électriques.

Durant la presque totalité du spectacle, le quatuor était en mode acoustique. Séguin a donc réarrangé ses chansons pour les adapter à cette formule qui, somme toute, leur allait plutôt bien! Journées d’Amérique, jouée en rappel, garde sa fougue, alors que Rester debout s’en trouve même revigorée. Et on comprend rapidement ce qui fait la force et assure une pérennité à la musique de ce grand artiste : les refrains fédérateurs, toujours accrocheurs, mais jamais faciles.

On sent également que Richard Séguin est loin d’être dépassé par les années et les événements qui se succèdent. Il est toujours pertinent et actuel, vif et allumé. Il est néanmoins conscient de sa mortalité et soucieux de l’héritage que lui et sa génération laisseront aux jeunes d’aujourd’hui (la superbe Qu’est-ce qu’on leur laisse est d’ailleurs très forte). Il est aussi conscient de son passé et de ceux qui l’ont succédé, et c’est pourquoi il reprend Tirelou de Félix Leclerc, qui a ouvert la voie à tous les auteurs-compositeurs-interprètes du Québec. L’actualité ne quitte pas non plus ses chansons, comme il nous explique sur la touchante Au bord du temps, écrite pour expliquer la situation des migrants à sa petite-fille de 10 ans.

Le côté rêveur et utopiste de Richard Séguin ressort toujours aussi de ses textes et de sa musique, pleine d’espoir même dans ses histoires de classe ouvrière et de relations de pouvoir. À constater à quel point il était en forme hier, il n’a pas fini de nous injecter cette dose de réalisme et d’espoir qui lui fait du bien, et à nous aussi. Et ça recommence dès ce soir, à l’Astral encore, pour ceux qui auraient manqué le concert de vendredi.

Réagissez à cet article / Comment this article

commentaires / comments

About The Author

Blogueur - RREVERB
Google+

Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.