On a parlé en long et en large de la sortie du nouvel album de Robert Plant sur RREVERB alors que nous avons eu la chance d’assister à une conférence téléphonique avec cet affable et chaleureux homme de 66 ans. L’heure est maintenant à commenter ce « lullaby and… The Ceaseless Roar », son 10e opus solo.

Depuis sa renaissance artistique qui coïncide avec sa rencontre avec la musicienne folk Alison Krauss en 2007, Plant a compris qu’il allait créer de la bien meilleure musique s’il était bien entouré. Sur « lullaby… », il a regroupé des musiciens qui ont beaucoup d’expérience, une grande ouverture d’esprit et, surtout, qui ne semblaient pas intimidés d’avoir à « servir » une légendaire voix. Hey, c’est quand même le chanteur et parolier du plus grand groupe du hard rock, Led Zeppelin, dont on parle.

Justin Adams (bendirs, djembé, guitares…), Liam « Skin » Tyson (banjo, guitare), John Baggott (claviers, échantillonages, moog, piano, tabal), Billy Fuller (percussions et basse) et Dave Smith (batterie) ont fait partie de Tinariwen, Cast, Jah Wobble, joué avec Rachid Taha, alors que le griot Gambien Juldeh Camara est une référence dans sa riche culture africaine. Voici The Sensational Space Shifters.

Tel que le décrivait si bien Plant lui-même en entrevue (et en français), « lullaby… » est un véritable mélange. On y entend de la musique celtique, blues brut (Poor Howard), de la musique ouest-africaine (un peu partout, mais particulièrement sur Embrase Another Fall, qui prend plus tard un virage arabisant!), de l’électro tout ce qu’il a de moderne (Arbaden (Maggie’s Baby)), du country folk du fin fond de l’Amérique (Little Maggie) et, quand même, du rock (Turn It Up et Rainbow).

Et la sauce prend. La preuve: on ne cherche pas Jimmy Page, on ne souhaite pas un retour du Zep. De toute la carrière de Robert Plant, « lullaby… » est sans doute plus en ligne avec l’expérience marocaine de Page & Plant en 1994, mais aussi proche des expériences multi styles avec Strange Sensation (le groupe de Plant de 2001 à 2007 dans lequel Adams, Baggott et Tyson figuraient déjà).

La voix de Plant est douce (la très belle A Stolen Kiss). Depuis Alison, il a appris à chanter doucement, et cela lui va très bien. Comme s’il avait compris qu’il n’avait plus l’âge (ni la forme vocale sans doute) de hurler à la lune comme il le faisait dans sa glorieuse vingtaine. Rappelons que le chanteur n’avait que 32 ans au moment du décès de son ami, le batteur John Bonham, ce qui mettait fin au parcours du dirigeable d’acier.
« lullaby and… The Ceaseless Roar » est peut-être le meilleur album auquel Plant a participé après Led Zep, et à part « Raising Sand » avec Alison Krauss.

robert-plant-lullaby

ROBERT PLANT
lullaby… And The Ceasless Roar
(Nonesuch / Warner, 2014)

-Genre : rock métissé
-Dans le même genre que Page & Plant & orchestre marocain, Tinariwen

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ROBERT PLANT, meneur de jeu international
Originalité85%
Authenticité85%
Accessibilité80%
Direction artistique90%
Qualité musicale85%
Textes80%
84%Overall Score
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49%

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.