Oh ! Il y a sur ce magnifique album de Shearwater des moments de pure beauté ! Le cinquième opus de ce trio originaire d’Austin (Texas) frappe par la majesté des paysages sonores qu’il dépeint, dans un contexte de chanson rock indépendante. Un délicieux spleen (la merveilleuse et pourtant « upbeat » chanson titre Rooks) nous transporte, via la superbe voix de Jonathan Meiburg (ex-Okkervil River). Une voix qui rappelle celles de Thom Yorke (sans la puissance de ce dernier), de Patrick Watson et même un peu de Nick Cave lorsque calme (On the Death of the Waters). Déjà remarqués en 2004 avec le prometteur « Winged Life », Shearwater a fait évoluer sa sonorité et a visiblement gagné en maturité musicale, aérant leurs arrangements avec du piano, du xylophone et même des violons (Leviathan, Bound), tout en évitant de trop en faire. Jolie et efficace retenue. Leur cheminement, toujours dans la qualité et l’évolution, fait également penser à ceux de Daniel Bélanger et REM, tous deux évoluant dans des sphères beaucoup plus pop que Shearwater. Il n’en demeure pas moins qu’il y a un certain parallèle entre ces artistes de qualité. Imaginez un mélange de Karkwa et de Sigur Ros et vous aurez une bonne idée de la direction musicale de Shearwater : intensité musicale, textes envoutants, personnels et poétiques, belle recherche d’arrangements variés et soucis constants du « hook ». De plus, Rook est emballé dans une magnifique pochette remplie de photos montrant l’habitat du pétrel (« shearwater », en anglais), cet oiseau vivant au gré des grands vents des côtes. Beau concept global utilisé par Meiburg, par ailleurs bachelier en… ornithologie ! SHEARWATER Rook (Matador, 2008) -Genre : Indie émotif -Dans le même esprit que Radiohead, Karkwa, Jeff Buckley, Alexandre Désilets, Lost in the Trees Lien vers la page Facebook du groupe Lien vers le channel YouTube du label Sub Pop Critique originalement parue sur emoragei magazine. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments