The-Treasures

Adolescent, j’écoutais beaucoup de rock des années 70: Eric Clapton, Neil Young, Led Zep… qui m’ont mené à découvrir Crosby, Stills & Nash, Steppenwolf et The Band, sans oublier Joe Walsh avec ou sans les Eagles, Murray Head et Ten Years After… Je connais le film du festival Woodstock par cœur…

Les années ont passé, mon spectre musical s’est élargi, j’ai repéré plein d’artistes hallucinants: de PJ Harvey à Tom Waits en passant par Amon Tobin, Butthole Surfers et Jean Leloup… La liste de mes coups de cœur est longue et variée.

Et j’avoue avoir pas mal délaissé le genre « folk rock des 70s », faute d’y trouver des artistes à mon goût. Le folk que j’aime aujourd’hui m’arrive de Bon Iver, des Mountain Goats, de Tyler Ramsey, de Jimmy Hunt. Intime. Lo-fi.

Et voici que se pointe The Treasures dans mon lecteur numérique, avec cet album tout frais sorti du studio. Dès les premières secondes de la première chanson que j’écoute, She’s Burning, je ressens immédiatement cette chaleur rurale qui sent la poussière. J’ai l’impression de retrouver les Violent Femmes, Soul Asylum et les Blind Melon d’une seule bouffée musicale…! Plus loin, sur le rock sudiste Crossed the Wrong Woman, je retrouve les fantômes des Allman Brothers, des Lynyrd Skynyrd: harmonies vocales à point, guitares acoustiques et électriques se mariant parfaitement, une touche d’orgue et de piano ici et là, whaa, on a ici tout un flashback!

 

Comment ne pas penser à la pièce The Weight de The Band lors que les cinq gars de The Treasures lancent des accords en harmonie en chantant de bon cœur les malheurs d’être tombé sur une femme qui leur cause des soucis. Il y a un petit côté qui rappelle les premiers albums – excitants! – des Black Crowes chez ce groupe de Toronto qui en est à son tout premier disque. On les a vus à SXSW puis au CMW en 2011. Les gars sont ensuite passés à table, dans les studios du Tragically Hip, à Kingston.

The Treasures sonne plus « rétro » que les groupes folk indie (et excellents) que sont Grand Archives et Band of Horses. Les solos de guitares électriques sont pleinement assumés, ce qui fait d’eux une formation authentique. Les chansons plus tranquilles sont les moins intéressantes (Guilty Romance), tombant dans un certain anonymat.

 

Parfois plus calme, le band mené par Duncan Davies, Galen Pelley et Michael Poskanzer trouve à tous les coups le juste milieu entre rock et country folk. Le rythme est toujours assez entraînant (Big Mistake) supportant de bonnes mélodies, solidement livrées. On n’exagère jamais les violons et les banjos, mais on sent leur présence subtile en arrière-plan.

Voilà l’album qui me réconcilie avec le genre!

 

The-Treasures-bring-the-night-home

Artistes: The Treasures
Album: Bring the Night Home
Étiquette: Universal
Lien vers l’achat en ligne (iTunes)

 

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.