Le groupe toulousain Zebda lançait ce mardi soir la 29e édition du Festival international Nuits d’Afrique. Un Métropolis bien rempli a accueilli Zebda en sol québécois pour la première fois en 12 ans. La salle de spectacle du centre-ville de Montréal s’est transformée en une immense piste de danse le temps d’un soir. Le party était vraiment dans la place et il faisait chaud et humide, sur la scène comme dans la foule. Les fans de Zebda, qui avaient majoritairement de 30 à 50 ans, n’ont pu résister aux airs fédérateurs du groupe. Les membres originaux Rémi Sanchez, Joël Saurin, Magyd Cherfi et les frères Hakim et Mustapha Amokrane étaient présents, en plus de deux autres musiciens. Les frères Amokrane ont une formidable énergie, sautent et dansent sans arrêt. À eux seuls, ils font le spectacle. Ils sont incroyablement « motivés », pour faire un jeu de mots facile avec un de leurs tubes, qu’ils ont interprété en finale. L’autre gros hit, que tout le monde ou presque a entendu au moins une fois dans sa vie, est évidemment Tomber la chemise. On avait un peu trop entendu cette chanson à la fin des années 90, mais réentendre cet air irrésistible en ce chaud mardi soir a été un bon moment du spectacle, très dansant et rassembleur. Rassembleur : voilà justement un mot qui représente bien l’approche et l’idéal de Zebda, reformé en 2008 après une pause de cinq ans. Les frères sont résolument de gauche, et n’ont d’ailleurs pas manqué de saluer le « Non » historique du peuple grec. Les appels à la solidarité et à la fraternité ont été légion lors de ce spectacle. Le groupe n’hésite pas à passer des messages, en jouant des pièces comme L’accent tué, Mon père m’a dit et L’erreur est humaine. Seul problème au spectacle de mardi : on comprenait mal les paroles déclamées par les trois chanteurs (les frères Amokrane et Cherfi). Les musiciens les enterraient un peu, ce qui fait qu’on ratait une partie des textes intelligents du groupe. Zebda a fait réfléchir, mais a aussi fait danser, avec d’autres tubes comme Y’a pas d’arrangements et Oualalaradime. Très rythmé et entraînant, son rock à saveur de reggae était très bien joué par les quatre instrumentistes. Sur quelques pièces, le groupe nous a même envoyé du funk rock, puis du ska. Le public a apprécié, et en a redemandé. Parions que Zebda n’attendra pas un autre 12 ans avant de revenir jouer à Montréal! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments