Toujours à l’affût d’idées originales et de créations sonores métissées et uniques, l’ensemble montréalais Constantinople offrait un nouveau spectacle ce vendredi soir à la Salle Bourgie. N’hésitant pas à repousser les frontières sur disque ou en spectacle, Constantinople était cette fois accompagné du duo belge Belem, composé de Didier Laloy à l’accordéon diatonique et de Kathy Adam au violoncelle. Kiya Tabassian et Didem Başar, membres centraux du groupe montréalais, complétaient ce quatuor aux proportions intimistes.

Présenté sur scène pour la première fois dans sa totalité, le concert Horizons – Lointains est une remarquable rencontre entre Orient et Occident, mêlant de manière fluide et organique les sonorités orientales de Constantinople et européennes de Belem, au point de ne plus pouvoir distinguer les unes des autres. La capacité de Constantinople à nous faire voyager a été une fois de plus au cœur de ce projet musical d’une grande qualité. La virtuosité des instrumentistes ne faisait par ailleurs aucun doute.

Ce qui a été peut-être plus surprenant est toutefois la cohésion et la chimie dont a fait preuve le quatuor, compte tenu de la nouveauté de la proposition (certaines pièces venaient tout juste d’être composées, alors que d’autres n’avaient même pas encore de nom!). Les quatre musiciens semblaient également avoir beaucoup de plaisir à être sur scène et à faire fusionner leurs univers musicaux. Il faut se rappeler que ce projet, qui a vu le jour de manière fortuite il y a environ deux ans, est le résultat d’une rencontre humaine, et ensuite d’une rencontre musicale. Il s’agissait ainsi d’un grand moment de sensibilité, d’écoute, de compréhension, de générosité et de partage. C’est tout à l’honneur des musiciens présents sur scène hier.

Le mélange musical des quatre instruments était judicieux et harmonieux. Avec son sétar, Tabassian apporte rythme, harmonie et énergie. Başar joue le kanun, qui est aussi délicat qu’envoûtant. Adam joue surtout les basses, mais interprète également de superbes mélodies. Pour sa part, l’accordéon de Laloy survole le tout avec subtilité et grâce. Chaque instrument a sa particularité et fournit quelque chose d’intéressant et de pertinent, ajoutant à la cohérence des compositions.

Lors de brefs échanges à deux, on a pu constater que Belem et Constantinople forment chacun des ensembles de grand talent. On savait que les deux duos avaient une belle complicité et une sonorité remarquable, mais c’est la qualité du quatuor qui a été frappante lors de ce spectacle. Ce premier spectacle en sol montréalais sera repris samedi soir à Québec. Peut-être est-ce que le projet sera immortalisé sur disque? Espérons-le, car les pièces présentées vendredi soir étaient splendides.

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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.