Elizabeth Shepherd est une exploratrice musicale qui ne se limite pas à un genre musical. Son nouvel album « The Signal » — déjà son 6e en carrière — en est un nouvel exemple criant. La chanteuse montréalaise qu’on a entendue chanter du jazz mais aussi de la pop lounge (High) s’élance maintenant dans un musique soul lounge très sensuelle, assez proche de ce faisait Portishead (en moins trip hop) ou Morcheeba, au début du présent siècle (Willow).

D’ailleurs, dès 2007, sur « Besides », elle avait proposé des versions dancefloor des titres de son premier album, « Start to Move ». L’exploration n’est pas une nouveauté pour Mlle Shephard. Voici quelqus chansons de son répertoire.

Ce style va TRÈS bien à Shepherd qui a toujours transmis beaucoup de sensualité dans sa musique (What’s Happening). Le batteur Larnell Lewis lance des rythmes extrêmement funky qui génèrent un groove irrésistible dès les premiers instants de cet album de 52 minutes. Puis, les multiples couches de voix (sur B.T. Cotton, par exemple) font jaillir les grandes possibilités que possède cette grande brune – récemment maman — qui a toujours eu un look soigné (et très changeant!) depuis les débuts de sa carrière.

Voyez plutôt, en cliquant sur les photos ci-dessous.

Les 12 chansons de « The Signal » sont toutes très bien livrées, chacune avec sa couleur particulière, comme les enfants nombreux d’une même famille. La chanson titre fait une place à un chanteur masculin (je n’ai pas son nom, malheureusement) dans le contexte d’un mystérieux rendez-vous romantique qu’un couple s’est donné au Astroria Hotel de New York ou au pied de la tour Eiffel à Noël cinq ans plus tôt. « Highly romantic… and highly stressful ».

L’album reprend du tonus dès la chanson suivante, Lion’s Den, bien qu’on sent qu’un virage jazz a été pris, contrebasse et batterie en syncope en vedette. Elizabeth Shepherd et ses musiciens poursuivront leurs explorations loungy jazz groove, surfant avec le lounge sensuel à la Vanessa Daou (This – avec le guitariste de renom Lionel Loueke) et les clins d’oeil rétro proches de l’approche d’Emilie-Claire Barlow, en beaucoup moins pop.

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ELIZABETH SHEPHERD
The Signal
(Linus Entertainment, 2014)

-Genre: soul lounge jazz
-Dans la même tendance que Vanessa Daou, Sienna Dahlen, Morcheeba

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L’exploration constante d’ELIZABETH SHEPHERD séduit
Originalité90%
Authenticité80%
Accessibilité85%
Direction artistique90%
Qualité musicale95%
Textes80%
87%Overall Score
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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.