On se demande souvent comment faire pour avoir du succès dans l’industrie de la musique. Y a-t-il une recette? Une façon de faire? Et c’est quoi au juste, le succès? Obtenir un hit? Vendre assez d’albums pour en vivre? Ou est-ce que la consécration ultime est d’être traqué(e) par les paparazzis?

Certains définiront « avoir du succès » par le fait de pouvoir créer de façon libre leur art, sans autre considération que leur goût personnel. Faire la musique qu’on aime et en vivre… Un beau luxe! C’est plus facile d’en vivre si nos goûts sont partagés par plusieurs, bien évidemment. C’est aussi plus facile de créer sans altération commerciale si on a une autre source de revenus, ou si l’on est indépendant de fortune.

Penchons-nous cette semaine sur le cas de Shakira (au sens figuré ;)). Bien que solidement ancrée dans la catégorie « commerciale » ou « chanteuse pop », il faut admettre que la dynamique colombienne a tous les ingrédients pour réussir. Personne ne se plaindra de sa beauté ni de son sex appeal. Même les femmes la trouvent incroyablement belle et en sont jalouses! Et il faut également reconnaître que la demoiselle a de la voix (que l’on aime son timbre particulier ou non), qu’elle sache très bien danser et qu’elle a signé de sa plume plus d’un tube au fil des ans.

De plus, elle s’est impliquée dans plusieurs actions de philanthropie, menant des fondations dans son pays d’origine, la Colombie.

Mais ce qui charme plus que tout chez Shakira est son plaisir évident à performer. Cette chanteuse a le sourire fendu jusqu’aux oreilles lorsqu’elle performe sur scène, comme on a pu le constater dans son plus récent DVD « Live From Paris », sorti en décembre dernier sur étiquette Sony. Bien que la pochette de l’album / DVD joue la carte sexy, la performance de Shakira ne l’est pas tant que ça. Jamais (dans ce spectacle), elle ne prend une tournure cheap, vulgaire ou joue à l’agace, contrairement à bien des chanteuses pop de la même ligue. Elle est belle, Shakira, elle est sensuelle. Mais elle n’est jamais vulgaire.

La recette de Shakira est simple. Attirer l’attention par l’image, puis convertir par le plaisir contagieux qu’elle transmet sur scène. Les derniers qui m’avaient donné la même impression étaient Metallica, en concert au Lollapalooza de Québec dans les années 1995-97 (je ne sais plus…). Je ne suis pas un fan de métal et ne connais pas bien leurs albums, mais voir James Hedfield et compagnie se défoncer avec un gros sourire, les voir mordre dans leurs morceaux à pleines dents m’a charmé et convaincu que j’avais devant moi un band authentique qui avait beaucoup de plaisir à jouer, bien qu’à l’époque leurs fans « purs et durs » les accusaient de prendre une tournure commerciale avec le « Black Album ».

Après tout, on dit bien « jouer » de la musique. « Jouer ensemble » dans un groupe. Si le plaisir ne fait pas partie de l’équation, la chimie ne sera jamais présente… et ça, le public le sent.

Parlant de Metallica, voici une reprise “Nothing Else Matters”, en concert à Paris extraite du récent DVD de Shakira.

SHAKIRA
Live From Paris
(Sony, 2011)

-Genre: pop latine

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.