Infinity, le dernier album de YANN TIERSEN nous dépose dès le départ dans un linceul vaporeux. Tantôt il nous berce, tantôt il nous angoisse, mais reste tout au long cette enveloppe omniprésente. Lors de son écoute on a l’impression de se promener dans un parc d’attraction abandonné sur fond de New-Wave par un temps grisâtre et l’on ne sait trop si l’on a envie de s’y aventurer longuement. Les fans de la musique du film Amélie Poulin qui s’attendaient à un retour vers un album du même genre seront peut-être déçus par Infinity. Bien qu’on discerne les constructions qui ont fait connaître le musicien, on sent qu’avec cet album il s’en distancie de plus en plus et que c’est le franchissement d’une nouvelle étape après un Skyline plus «Rock». L’opus se veut une belle évolution, mais à quelques égards, il s’entremêle dans plusieurs cordages. Au final on se sent un peu dérouté, entres autres, par les langages multiples (anglais, français, breton, islandais…) parfois chantés, parfois parlés et les introductions interminables. Par contre, avec un esprit ouvert on y fait d’intéressantes découvertes! L’œuvre débute dans une atmosphère quelque peu sombre et mélancolique avec la pièce titre et introductrice de l’album, Infinity. Suivi de Slippery Stones, elles permettent une immersion complète dans cet environnement forain hasardeux. Plus tard on retrouve également In our minds dans laquelle l’effet produit se prolonge. Ensuite vient prendre assise le rock New-Wave par l’arrivée de la chanson Midsummer Evening qui, quand elle finit par démarrer, nous fait balancer la tête. Deux piste plus tard, Lights nous ressert la sauce et on ne s’en plaint pas. Visionnez le vidéoclip officiel de Midsummer evening ici : Après avoir entrepris le tour des lieux et s’être familiarisé avec quelques attractions, on est lancé dans un suspense avec la trame Ar maen bihan qui nous donne lentement l’impression d’être poursuivi à travers le parc. C’est par la piste suivante, Lights, mentionnée plus haut, que la transition vers un retour à la normal se fait. Surprise en numéro 7, on s’éloigne… Steinn se veut pratiquement de l’électro pur d’un genre Trip hop. Le TIERSEN qu’on connaît s’y efface, mais le résultat s’avère parfait. C’est la seule chanson ainsi sur l’album, mais si le compositeur se lance un jour dans l’électro, ça promet! Tant d’émotions ne peuvent être soutenues sans des répits et il nous sont servis par les titres : Greenworld, Meteorite et The crossing (cette dernière rappelant facilement du Caribou). Sur ces pistes, on note une légèreté et à l’occasion une mollesse parfois même endormante. Souvent entrecoupées par de longues introductions, les chansons doivent être écoutées en entier pour apprécier l’ouvrage de l’artiste. Il faut, avec patience, laisser l’histoire se raconter puisque le concept est très narratif, comme pour de la musique de film, ce à quoi TIERSEN nous a habitué. YANN TIERSEN Infinity (Mute 2014) – Genre : Alternatif – Dans le même genre que Caribou, Phillip Glass, Cinematic Orchestra Lien vers l’achat en ligne (iTunes)Lien vers la page Facebook de l’artiste Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments