Parmi les gens les plus passionnés par la musique, il y a ceux et celles qui travaillent dans l’industrie: chez les labels, les relationnistes de presse, les promoteurs de concerts, les gestionnaires de salles de concerts, les journalistes culturels, etc. RREVERB propose une série d’entrevues en profondeur avec les artisans passionnés de la musique. Cette semaine, rencontrons… ALAIN PARÉ Quel est votre rôle dans l’entreprise musicale où vous travaillez, et depuis quand y œuvrez-vous? D’où êtes-vous et où vivez-vous maintenant? Je dirige, avec Béatrice, le Pan Piper (centre multiculturel que nous avons construit entre 2007 et 2012) et qui a ouvert ses portes en juin 2012 à Paris : 1500 m2 sur trois niveaux, capacité du lieu : 980 personnes salle de concert, 580 debout ou 250 assis, deux salles d’expo, un restaurant, un labo traiteur. Le Pan Piper Quand avez-vous commencé à travailler dans l’industrie musicale? De 1978 à 1982 (j’étais batteur) et depuis 2012, où me voilà revenu avec ce lieu… Une pause de trente ans s’imposait Quand avez-vous commencé à aimer la musique? Dès que l’on a pris la main avec mon frère aîné sur l’électrophone familial, je devais avoir 8 ans. À 20 ans, quel était votre rêve? Jouer avec Miles Davis et Keith Jarrett (pas forcément en même temps)… Avez-vous été musicien/enne? Racontez-nous votre carrière. J’ai été batteur, j’ai surtout joué du jazz et de la musique latine. Je ne faisais pas partie des meilleurs et en plus je déteste enseigner, et la grande majorité des musiciens doivent donner des cours. J’ai donc quitté le métier de musicien sans regret (c’est un métier très dur). SUR L’INDUSTRIE MUSICALE En vivez-vous? Non, mais je pourrais. J’ai fait le choix de ne pas me salarier. Pendant mes trente ans de pause, j’ai bâti d’autres projets qui me permettent de pouvoir le faire, c’est une chance. Est-il encore possible aujourd’hui de gagner sa vie dans l’industrie musicale? Que faut-il faire pour y arriver? Bien sûr que c’est possible, il faut se fixer des objectifs clairs et réalistes, puis travailler, sûrement un peu plus que dans d’autres métiers. Quelle(s) rencontre(s) a (a) été déterminante(s) dans votre carrière dans l’industrie musicale? Alain Paré et Serge Beyer Serge Beyer de Longueur d’ondes, c’est un vrai amoureux de la musique et des artistes. C’est un cas à part, un espoir (il m’a fait découvrir le rock français, l’animal !!!). Lilian Goldstein de la SACEM, c’est aussi un passionné, et un grand professionnel, il m’a donné d’excellents conseils, c’est important d’avoir l’aval de gens de ce calibre lorsqu’on débute. Ouvrir un lieu, c’est comme ouvrir un cahier, ça commence par un paquet de pages blanches et il faut écrire l’histoire. Ces deux-là sont mes profs d’écriture. J’ai rencontré beaucoup d’autres belles personnes, notamment dans l’entourage de Jean Louis Foulquier. C’est un métier de passionnés avec, hélas, beaucoup de comportements trop individualistes, mais c’est un trait de caractère du passionné Qu’aimez-vous dans votre emploi / occupation actuelle? Diriger une salle permet de découvrir plein de projets. C’est le lieu où le rêve devient réalité, c’est la rencontre avec le public, l’épreuve du feu. J’aime bien cette tension. J’aime aussi recevoir des artistes étrangers, on présente un mélange de culture, il y a, en plus du spectacle, un parfum de voyage. J’aime l’énergie que dégage une salle pleine, une salle pleine, c’est vraiment un moment de partage. Que changeriez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui? Le changement est une initiative collective… Le vinyle, la cassette, le CD ou le digital? En bon produit des années 80, c’est le CD! SUR LES ARTISTES ET LA MUSIQUE Vos styles de musique préférés? Le jazz, la soul, les musiques du monde, la chanson. Est-ce que ç’a toujours été le cas dans votre vie? Oui Sur une île déserte, vous emmèneriez ces 5 albums (pas plus). Miles Davis, Joe Jackson, Art Mengo, Georges Brassens, Keith Jarrett, Alicia Keys Playlist! Quel est l’artiste le plus sympathique que vous ayez rencontré? Yves Jamait, c’est un super type. Quel artiste brillant aurait dû percer davantage, selon vous? Clarika, chez nous, Monogrenade au Québec, et Tricia Foster en Ontario (mais la vie est longue) Qui aimeriez-vous rencontrer? Quincy Jones Merci Alain! Pour ne rien de la programmation du Pan Piper, cliquez sur le logo ci-dessous! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments