Elaine Louw GrahamL’époustouflante virtuosité de DEREK GRIPPER Benoit Bergeron 2018/02/04 Concerts, Genres Le guitariste virtuose Derek Gripper faisait une premier apparition à Montréal hier soir, sur la charmante et intime scène du Gesù. Le Sud-africain nous en a mis plein les oreilles avec un jeu unique (au monde, peut-être). Sa guitare classique à six cordes arrivait à reproduire les sonorités de la kora, un instrument ouest-africain à 21 cordes! Gripper s’amène sur scène et commence avec une pièce ou il fait montre de sa technique particulière. Le son est riche, précis et diablement efficace. Il utilise ses dix doigts pour produire une myriade de sons superbes. La deuxième pièce nous plonge dans un univers plus familier : on peut se fermer les yeux et ainsi avoir la ferme conviction qu’un joueur de kora est sur scène et nous éblouit avec son jeu sensationnel. Mais c’est Gripper qui est là, avec les six cordes de sa guitare classique. C’est tout simplement renversant et époustouflant. L’homme de 40 ans reproduit à merveille les sonorités riches, mélodiques et profondes de la kora. Il dispose d’une formation classique, mais a su adapter sa technique à la musique ouest-africaine qu’il a découvert en écoutant notamment Toumani Diabaté, dont il dit beaucoup de bien durant sa prestation. Ce maître de la kora lui a donné le goût et la passion pour cet instrument, dont il a transcrit certains des grands classiques pour l’adapter aux six cordes de sa guitare classique. Gripper nous parle beaucoup entre ses pièces, rendant le tout encore plus agréable, avec son humour pince-sans-rire. Il nous interprète également des pièces de Bach et d’artistes originaires de son pays. Griot sénégalais implanté à Montréal, Zal Sissokho a rencontré Gripper au Zimbabwe il y a quelques années, et Sissokho a été sidéré par le jeu phénoménal du guitariste. Leur amitié s’est transportée sur scène, puis Sissokho a invité Gripper à venir jouer à Montréal. Sissokho faisait la première partie de Gripper. Le joueur de kora virtuose présentait en bonne partie les pièces de son album « La palabre », paru l’année dernière. On entend toute la profondeur de l’instrument ouest-africain lorsque le Sénégalais en joue de ses mains expertes; sa voix est aussi magnifique. Sissoko joue près de 50 minutes, et on ne s’ennuie pas une seconde. Sissokho rejoint Gripper sur scène pour la dernière partie de ce généreux concert. Le jeu des deux virtuoses est à ce point fabuleux qu’on ne sait plus si la guitare ou la kora joue. L’illusion est parfaite. L’instant est magique. Chapeau. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments