Le retour réussi de la sensuelle chanteuse fauve DAPHNÉ Nicolas Pelletier 2014/03/24 Albums, Genres, Nouvelles On l’avait remarquée en 2011 avec cette jolie pochette du disque « Bleu Venise » sur laquelle la jolie Daphné revêtait un haut de forme dans une ambiance bleutée et feutrée. En France, la sensuelle Daphné fait tourner les têtes depuis quelques années déjà. Cette fois-ci, avec l’album « La fauve », c’est grâce à sa musique avant tout qu’on prendra des notes. La chanteuse française vient de lancer un disque solide, bien réalisé, dans lequel Daphné est totalement investie. Les premiers titres (Rocambesque Morroco, Où est la fantasie?) rappellent autant Karen Ann pour l’ambiance zen et mystérieuse, que Jane Birkin pour cet exotique accent et les quelques mots en anglais qu’elle place judicieusement ici et là, pour faire rimer « Borneo » avec « shadow ». On en écoute un extrait. Sur des arrangements plus convenus, comme pour Lady Dangerine, Daphné retombe malheureusement dans la chanson ordinaire et mielleuse, mais ce ne sont que des accidents de parcours. La plupart des titres, comme la dynamique Flores Negras et l’allumée Hello to Love la situe bien plus près des Emily Loizeau ou Lou Doillon. Très souvent, les musiques originales amènent le tout à un niveau: la jolie harpe sur Ballade criminelle donne beaucoup de classe à ce disque, son 4e en carrière. En 2013, elle avait consacré un disque entier et du tour de chant à l’œuvre de Barbara. Un pari osé, qu’elle a su relever avec brio. Cette fois, avec “La fauve”, Daphné a quitté l’univers du jazz mielleux et s’affirme de plus en plus comme une artiste à part entière. Daphné est née à Clermont-Ferrant en 1974, mais a vécu dans le Poitou, à Paris, dans les Alpes et à l’étranger. Sa formation de musicienne classique (ça s’entend sur Ne pardonne pas trop vite) oriente ses goûts plus vers Purcell, Ravel et Mozart, mais elle admet apprécier Stevie Wonder et Sting. Certains critiques la comparent à Björk, mais d’après moi, les francophones qui s’en approchent le plus se nomment Camille et Émilie Simon. DAPHNÉ La Fauve (Naïve, 2014) Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Suivez Daphné sur Facebook Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments