Vous rappelez-vous du méga hit Someone That I Used To Know, du chanteur Australien Gotye? Vous vous souvenez aussi qu’il chantait en duo avec une brune demoiselle. Elle s’appelle Kimbra et sort ces jours-ci son premier album depuis sa sortie de l’anonymat.

Kimbra n’en est pas à ses débuts, bien qu’elle n’ait que 24 ans. Kimbra Lee Johnson est née en Nouvelle-Zélande, mais vit aujourd’hui à Melbourne, en Australie. Elle a touché à l’électro pop, au r’n’b, ainsi qu’au jazz standard et du soul. Elle cite d’ailleurs Prince, Björk et Jeff Buckley parmi ses principales influences. Le terrain est vaste.

Kimbra s’était fait remarquer à un concours de chant à l’âge de 10 ans et avait chanté l’hymne national devant 27 000 personnes cette même année-là. À 18 ans, elle est sous contrat chez Independiente Records. Son premier album « Vows » se classe dans le top 5 dans son coin de planète. On entend bien l’influence de Camille (la connait-elle?) sur Settle Down, aux nombreuses pistes de voix.

Son opus « The Golden Echo » n’est pas un chef-d’œuvre, mais n’est pas mauvais non plus. Il a le défaut de débuter avec deux chansons très ordinaires: As You Are, qui reste bloqué sur la même note piano pendant quatre minutes, et Carolina, qui ne comporte rien de remarquable. La troisième, Goldmine, est mieux réussie, d’abord parce qu’on y entend beaucoup mieux sa voix, son meilleur atout, et qu’elle se dirige dans un r’n’b plus accrocheur.

Il faut patienter jusqu’à la quatrième chanson, Love In High Places, pour vraiment se réjouir: plusieurs pistes de voix de Kimbra s’entrecroisent, un peu comme Rihanna le fait, et on peut enfin apprécier pleinement les différents timbres de la voix de la jolie brune.
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Mais un peu comme Bat For Lashes ou Lykke Li, il n’est pas toujours facile de tout apprécier chez Kimbra. Elle semble un peu prise entre deux eaux. Choisira-t-elle la pop pour la masse (comme l’excellent disco soul Miracle, à la Fiest, ou la très pop Nobody But You) ou se permettra-t-elle un style plus audacieux et personnel, dans la lignée de Lorde ou de M.I.A., ce qu’elle pouvoir accomplir lorsqu’on réalise la vaste palette de pistes exposées sur « The Golden Echo ». Pour le moment, Kimbra semble vouloir courir après plusieurs lapins en même temps.

Je ne recommanderai pas l’album en entier, mais certaines chansons sont très bonnes, soit grâce à leur hook pop, soit par la qualité vocale, dans un moule original.

Fait cocasse, en 2011, sa chanson Cameo Lover lui fait remporter une importante compétition de composition musicale devant… Someone That I Used To Know, de Gotye! Elle saisira l’occasion de chanter en duo avec l’Australien lorsque la chanteuse initialement prévue se désista.

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KIMBRA
The Golden Echo
(Warner, 2014)

-Genre: pop
-Dans le même esprit que Bat For Lashes, Janelle Monaë, Camille

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KIMBRA court après plusieurs lapins
Originalité80%
Authenticité70%
Accessibilité85%
Direction artistique65%
Qualité musicale70%
Textes70%
73%Overall Score
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88%

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.