Pour la 47e fois depuis 1958, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) présentait l’oratorio Le Messie, célébrissime œuvre de George Frideric Handel sur un livret de Charles Jennens, inspiré de la Bible. Devenue un classique du temps des fêtes, cette pièce composée en 1741 était jouée jeudi soir à la Maison symphonique. Un groupe de 37 musiciens, le Chœur de l’OSM avec 35 voix et quatre solistes canadiens étaient dirigés par Andrew Megill, chef de chœur de l’OSM depuis 2011.

Le Messie était présenté dans une version quelque peu tronquée, comme à l’habitude, pour des raisons de durée et de cohérence narrative (avec l’entracte, le concert durait tout de même près de deux heures et trente minutes). La version présentée hier était celle du musicologue britannique Clifford Bartlett et se déclinait en trois parties. La première traite des prophéties de l’incarnation du Christ, la deuxième aborde la Passion du Christ et la dernière porte sur le rôle rédempteur du Christ. La musique dans la première partie est généralement joyeuse et énergique, alors que la seconde partie est sombre, voire menaçante. La conclusion est autrement plus paisible et est précédée du Alléluia, l’un des airs choraux les plus universellement connus.
On peut écouter une version complète du Messie (le Alléluia se trouve à 1:51:17).

Le Chœur de l’OSM a d’ailleurs été la vedette de la soirée. Sa prestation sur le célèbre Alléluia était splendide et d’un dynamisme frappant, et en tout temps la polyphonie était excellente et claire. Les attaques étaient au rendez-vous et les différentes sections s’échangeaient bien les répliques. Les quatre solistes ont aussi très bien fait. Du lot, seule la mezzo-soprano Anita Krause avait de la difficulté à projeter sa voix et à rendre justice au texte. Le baryton Philippe Sly n’était pas à son mieux au début, mais avait beaucoup de vigueur dans la troisième partie. Le ténor Pascal Charbonneau, bien que sa voix était à l’occasion un peu mince, avait toujours une belle expressivité, tout comme la soprano Leslie Ann Bradley.

Soulignons aussi le très bon travail du chef Andrew Megill, qui coordonnait très bien le Chœur et l’Orchestre. Ce dernier a d’ailleurs offert une prestation très convenable : énergique et pleine de vie lorsque nécessaire, et retenue et expressive à d’autres moments. Le solo de trompette à la troisième partie était parfait, d’une beauté cristalline. Joué par Jean-Willy Kunz, le clavecin était cependant presque inaudible durant certains passages (le Chœur enterrait même parfois tout l’Orchestre!).

C’était donc une belle prestation de cette œuvre jouée à satiété dans la Métropole par les temps qui courent : on compte au moins une demi-douzaine de représentations du Messie! Il faut croire que c’est une question d’héritage religieux et culturel!

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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.