L’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) se produisait jeudi avant-midi à la Maison symphonique. Au programme : deux œuvres scandinaves de grande envergure, soit le Concerto pour piano du Norvégien Edvard Grieg et la Symphonie no. 4 du Danois Carl Nielsen. Pour l’occasion, l’OSM accueillait pour la première fois le chef d’orchestre finlandais John Storgårds. Le pianiste québécois André Laplante était soliste dans le Concerto de Grieg, et nous a offert une brillante prestation.

Le Concerto pour piano de Grieg est un véritable chef-d’œuvre de l’époque romantique, très populaire auprès du public comme des musiciens. Liszt et Tchaïkovski n’ont eu que de bons mots pour cette œuvre composée en 1868, alors que Grieg n’avait que 25 ans. À maintenant 65 ans, Laplante a rendu justice au Concerto, avec son jeu très fluide et cristallin. Il nous a également montré qu’il était capable autant de finesse que de puissance. Il a exécuté des cadences d’une grande beauté, autant en virtuosité qu’en lyrisme. Une grande poésie enveloppe cette œuvre, et on l’a retrouvée dans cette interprétation. Le jeu de l’OSM a été excellent tout du long, avec notamment les cordes qui ont été très expressives et qui ont démontré une belle vitalité.

La Symphonie no. 4 de Nielsen a été composée durant la Première Guerre Mondiale, soit de 1914 à 1916. Pour contrecarrer la barbarie qui se manifestait à l’époque, Nielsen a appelé cette Symphonie « L’inextinguible ». Il croyait en effet que l’être humain et la nature survivraient à toutes ces catastrophes. Il exprimait ainsi sa foi en l’humanité, mais non sans passer par des moments sombres. Ceux-ci se font entendre lors de longs passages de cette Symphonie, dont les quatre parties sont enchaînées sans pause.
L’ambiance est souvent tourmentée, et parfois même violente. De beaux rayons de soleil percent toutefois dans cette œuvre, notamment dans le mouvement lent, où les vents jouent pratiquement seuls. On note ici une belle cohésion et une symbiose remarquable de la part des instrumentistes. Le troisième mouvement est vraiment envoûtant et captivant. Cette fois, ce sont les cordes qui sont à l’avant-plan, accompagnées des timbales. Au finale, l’Orchestre déploie une intensité et une vivacité impressionnantes. Deux timbaliers, disposés à chacune des extrémités de la scène, se déchaînent et créent un joyeux vacarme!

Très énergique et dirigeant de manière précise et alerte, Storgårds a su soutirer une excellente performance de la part de l’OSM. On aurait pu penser qu’inviter un chef finlandais pour un programme scandinave serait opportuniste, mais le choix s’est avéré judicieux. Le chef connaît visiblement très bien ce répertoire et a fait un excellent travail. On pourra justement le revoir ce dimanche, avec ce même programme scandinave (une œuvre du Finlandais Sibelius en prime).

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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.