Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’écouter de la musique aussi originale que celle que fait The Sachal Studios Orchestra! Ces messieurs originaires d’Inde se sont approprié des classiques du soft jazz comme Take Five (de Dave Brubeck), Desafinado (de Jobim, popularisé par Stan Getz et Gil Gilberto en 1963) et Misty (d’Erroll Garner) pour les transformer à leur goût avec une orchestration typique de la musique traditionnelle indienne et pakistanaise. Les tablas, sitars et autres percussions spectaculaires d’Orient y croisent la base du jazz: un piano, quelques cordes, des guitares. Ça vaut la peine d’en regarder un extrait! (ne faites pas le saut, il y a un horrible beeeep en tout début de clip) On sent que les deux producteurs des Sachal Studios Izzat Majeet et Mushtaq Soofi essayent de reprendre la recette du Kora Jazz Trio qui avait si brillamment jouxté jazz et musique malienne en 2003 ou du fameux Buena Vista Social Club de 1996, mais ces projets avaient le mérite de mettre en valeur des compositions originales. On frise ici malheureusement la muzak à quelques moments plus mièvres, et c’est beaucoup plus dû aux instruments occidentaux, comme l’accordéon et les violons sur Garota de Ipanema d’Antônio Carlos Jobim (qu’on ne reconnaît pas si bien, sans chant) qu’aux instruments orientaux. C’est sûr que c’est difficile de faire du Burt Bacharach sans violons… Ça aurait probablement été encore plus réussi si Majeet et Soofi n’avaient utilisé QUE des instruments d’Inde et du Pakistan. Certes, la tranche de public potentiel se serait sans doute réduite, mais au moins, ceux et celles qui l’auraient écouté l’auraient chaleureusement recommandé. Je reste sur ma faim: j’aime l’idée mais ne suis pas transporté par le résultat. Je donne un 2.5/5 à Sachal Jazz: the Interpretation of Jazz Standards and Bossa Nova. THE SACHAL STUDIOS ORCHESTRA Sachal Jazz: the Interpretation of Jazz Standards and Bossa Nova. (Sachal Music, 2012) Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments