GWEN FORMAL, de Camuz: “Ce qui est innovant a notre soutien” Nicolas Pelletier 2015/09/12 Infos (Fr), Les Passionnés de l'industrie Parmi les gens les plus passionnés par la musique, il y a ceux et celles qui travaillent dans l’industrie: chez les labels, les relationnistes de presse, les promoteurs de concerts, les gestionnaires de salles de concerts, les journalistes culturels, etc. RREVERB propose une série d’entrevues avec les artisans passionnés de la musique. Cette semaine, rencontrons… GWEN FORMAL Quel est votre nom, quel est votre rôle dans l’entreprise musicale où vous travaillez, et depuis quand y œuvrez-vous? D’où êtes-vous et où vivez-vous maintenant? Gwenaël Formal, je suis le fondateur, et rédacteur en chef du webzine musical Camuz.ca. J’ai également initié, il y a 4 ans et demi, un projet qui s’appelle Culture Cible. Je viens de Paris et je vis au Québec depuis 8 ans. Qu’est-ce que Camuz.ca? D’où vient l’idée? C’est un webzine musical qui a été, à ses débuts, un calendrier musical papier. Aujourd’hui, Camuz est 100% web. Le calendrier des concerts y a encore une place importante, mais l’édito est maintenant le cœur de sa mission. L’idée du magazine de poche vient de ce que nous trouvions dans les années 2000 dans les grandes métropoles comme Paris, Londres ou Amsterdam. Un pamphlet dans lequel une bonne partie de l’information sur les sorties culturelles était concentrée. Aujourd’hui Camuz.ca est un média qui offre un mélange de nouvelles, d’articles de fond, d’entrevues, d’albums photo de shows, de chroniques et ce dans tous les styles musicaux. Camuz.ca n’est pas pour autant un média qui aime tout ce qu’il écoute ou voit. Le mainstream, le convenu et ce qui fait l’unanimité a notre méfiance, ce qui est nouveau, différent, innovant a souvent notre soutien et notre confiance. Quand avez-vous commencé à travailler dans l’industrie musicale? J’ai commencé à la fin des années 90, à Paris avec mes potes de l’époque. Ça va donc faire 20 ans… Quel est votre meilleur souvenir de vos 6 années chez Camuz? Il y en a trop… Camuz est l’expérience professionnelle la plus intense qu’il m’a été donné de vivre jusqu’à aujourd’hui. Si un souvenir peut durer 6 ans, alors mon meilleur s’appellerait Camuz. Quand avez-vous commencé à aimer la musique? Très jeune. Mes premiers souvenirs musicaux viennent de la collection de vinyles de mon père. J’avais 4, 5 ans et j’aimais beaucoup Bob Marley, The Doors, Supertramp et les vinyles disco que mon père avait ramenés des États-Unis. À 20 ans, quel était votre rêve? Œuvrer toute ma vie à changer le monde grâce à la musique et la fête. Avez-vous été musicien? Racontez-nous votre carrière. Musicien est un bien grand mot. Je suis DJ depuis 1997, j’ai sorti quelques prods électro sur vinyles et joué dans pas mal de places au Québec, en France et ailleurs dans le monde. En viviez-vous? Pas vraiment… Il y a eu deux années où j’ai eu suffisamment de bookings pour me faire l’équivalent d’un smic (salaire minimum en France), mais j’ai très vite réalisé que je n’avais pas le goût de vivre cette vie d’artiste. Est-il encore possible aujourd’hui de gagner sa vie dans l’industrie musicale? Que faut-il faire pour y arriver? Oui, c’est possible. La recette je ne l’ai pas et bien prétentieux sont ceux qui disent la détenir. Je connais une bonne partie de ses ingrédients, mais il y a le facteur chance qui reste aujourd’hui aussi déterminant qu’avant. Une chose est certaine, il y a deux ingrédients primordiaux dans cette recette, c’est fournir beaucoup de travail et être endurant. Quelle(s) rencontre(s) a(ont) été déterminante(s) dans votre carrière dans l’industrie musicale? Il y en a eu plusieurs, mais c’est la musique elle-même qui a été pendant toutes ces années mon moteur pour évoluer dans l’industrie musicale. Ces dernières années, mes rencontres importantes se sont principalement faites sur disque ou sur scène. J’aime l’idée de garder une certaine distance avec le monde de l’industrie. Avoir des relations d’affaires certes, mais être chumy chumy avec tout le monde, non. C’est à mon sens une erreur que trop de gens font. Comment rester impartial et ne pas se faire influencer lorsque les gens de l’industrie sont vos chums ou même des membres de votre famille ? Qu’aimez-vous dans votre emploi / occupation actuelle? Découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux lieux, de nouveaux promoteurs et événements. J’aime également ma job car elle m’a fait apprendre depuis 6 ans un million de choses dans des domaines très variés. Tant que j’aurais cette sensation d’apprendre, je continuerai. Que changeriez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui? La convenance, les comportements grégaires et le politiquement correct. Quel grand rêve n’avez-vous pas encore accompli? Je n’ai pas de plan de match précis pour le futur, je ne fais pas une fixation sur un objectif à atteindre. La liberté, c’est garder toutes les options sur la table, saisir les opportunités. C’est concevoir de changer de direction ou d’avis. C’est de vivre ce que nous n’avions pas prévu de vivre. La vie peut être pleine de surprises et les rêves sont souvent aliénants et sources de désillusions. Le vinyle, la cassette, le CD ou le digital? Ils font tous, ou ont fait partie de ma vie. Le seul que je ne regrette pas, c’est la cassette. La musique est-elle vraiment meilleure sur vinyle? Non, mais le support vinyle est définitivement plus plaisant et vivant. Le vinyle a une âme que le CD ou le mp3 n’auront jamais. Vos styles de musique préférés? Est-ce que ça a toujours été le cas dans votre vie? J’écoute de tout ou presque. Le rock, le disco et le classique ont bercé mon enfance, le reggae et la musique électro ont marqué mon adolescence, le hip-hop, les musiques du monde et le jazz ma vie de jeune adulte. Depuis une dizaine d’années, même si le jazz et le reggae ont gardé une grosse place, je continue d’écouter toutes les musiques que je viens de citer. Camuz et mes chroniqueurs gardent ma curiosité musicale affutée. J’aime découvrir de nouvelles choses. Quel est l’artiste le plus sympathique que vous ayez rencontré? Lorsqu’on dirige un média, pas mal tous les artistes sont sympathiques. Qu’est-ce qui rend un artiste désagréable? Je serais tenté de dire la popularité, mais en disant ça, je généralise forcément. Qui aimeriez-vous rencontrer? Les gens de média ont souvent un côté groupie que je ne possède pas. Je ne rêve pas de rencontres avec de grands artistes. Je ne suis pas contre l’idée de les rencontrer, mais leur musique suffit à mon bonheur. Merci Gwen! Pour ne manquer aucun concert, peu importe le style musical, consultez Camuz.ca régulièrement! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments