Le balafoniste malien Adama Daou a mis sur pied un ensemble de musiciens pour célébrer la riche culture musicale mandingue. Appuyé par six autres musiciens, il était au Club Balattou ce mardi soir afin de garder vivante la musique traditionnelle mandingue, qui date de plus de sept siècles. Le concert a été construit en deux parties distinctes et fort contrastées, mais qui a fait un beau tour d’horizon de la musique de ce peuple qui a dominé longtemps l’Afrique de l’Ouest.

La première partie était centrée autour du balafon, instrument percussif africain (inventé au 13e siècle!) fait de lames de bois et de calebasses. Daou a débuté seul sur son instrument, nous jouant une superbe pièce. Adama Daou est un excellent balafoniste, capable de jouer en finesse et en douceur autant qu’en puissance et à une vitesse impressionnante. Il a été ensuite rejoint par deux autres balafonistes, tous aussi bons, et par un joueur de bara, qui est une sorte de djembé faite avec une peau de chèvre. Les quatre musiciens sur scène donnent un excellent spectacle, et Amada Daou agit à titre de soliste, produisant de très belles mélodies. La musique est très bonne et entraînante, mais presque tous les spectateurs restent assis confortablement sur leurs sièges.

La deuxième partie du spectacle est très différente de la première. L’aspect visuel, voire théâtral, est important. Daou et ses musiciens étaient vêtus d’une sorte d’habit de guerrier mandingue, avec un casque flamboyant (mais plutôt difficile à décrire en mots…). Il y avait maintenant sept musiciens sur la petite scène du Balattou! La plupart ont des instruments de percussion : djembé, doum-doum et autres. Un musicien joue de la kora, alors qu’un autre joue de la flûte africaine. Le très bon guitariste Aboulaye Koné est présent, de même que le percussionniste Amadou Kienou. Ce dernier nous offrira plus tard une époustouflante prestation seul au djembé, montrant toutes les possibilités de son instrument. C’est aussi lui qui sortira temporairement le public de son engourdissement avec cette phrase bien lancée : « En Afrique, on ne danse pas assis ». Le message était clair!

Par ailleurs, Adama Daou a eu la bonne idée d’inviter un de ses camarades pour nous parler de l’histoire du peuple mandingue. Un homme en habit traditionnel a donc donné des explications et raconté des histoires et sur la civilisation mandingue. Avec le groupe qui jouait une trame sonore discrète mais efficace, l’homme nous a fait un petit cours d’histoire accélérée. C’était pertinent et intéressant, sans être trop long non plus, question de ne pas briser le rythme du spectacle. Un peu plus loin, deux danseurs font irruption devant la scène avec un masque typique des cérémonies des Dogons, un peuple surtout basé au Mali.

Ces masques dogons sont présents dans les rites religieux, leur religion étant basée sur le culte des ancêtres. Adama Daou a d’ailleurs rappelé l’importance de la transmission des traditions et le respect des ancêtres. Il a également tenu à saluer chaleureusement Lamine Touré, le président-fondateur et directeur artistique du Festival Nuits d’Afrique, qui était présent au Club Balattou. Il l’a remercié de lui donner l’opportunité de garder vivante cette riche culture mandingue, et de pouvoir la partager à un public qui était majoritairement blanc et occidental. À notre tour, on le remercie!

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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.