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Ça sonne comme un titre de film de James Bond, mais c’est plutôt une référence aux guitares disto et aux lourds riffs typiques du grunge qui ne disparaîtront jamais de la planète rock. Mesdames, Messieurs, assistons à la résurrection (inespérée et inattendue) d’Alice In Chains!

Groupe phare des années 90 aux côtés des Pearl Jam, Nirvana, Mudhoney, Stone Temple Pilots et autres Soundgarden, le groupe de Seattle (where else!) toujours mené par le guitariste Jerry Cantrell a perdu des plumes au fil des ans, négociant avec les problèmes de dépendances aux drogues dures de certains de ses membres. Leur bassiste des débuts Mike Starr en mourra en 2011 alors que leur chanteur original Layne Staley est mort d’une overdose en 2002 après une vie passée sur l’héroïne.

Pas aussi visible que Pearl Jam ou Nirvana, ce trio musclé n’a jamais percé avec un single qui se retrouverait aujourd’hui un symbole de l’ère grunge comme l’ont fait les Meat Puppets avec Backwater ou Nirvana, sauf peut-être pour Man In The Box, moins grand public, mais quand même forte. Ils vendent tout de même 25 millions d’albums, dont 14 aux États-Unis, notamment grâce à « Dirt », paru en 1992.

 

Leur nouvel opus arrive avec quelque vingt ans de retard sur l’ère grunge: la plupart de leurs confrères de son n’attirent plus que les foules – hormis les nostalgiques de l’époque qui n’ont pas revendu leurs chemises à carreaux dans les friperies où ils les ont trouvées en 1993. Mais on va le prendre pareil! Du bon rock bien livré n’a pas d’âge ni d’époque.

Le cinquième album en carrière d’Alice in Chains, donc, débute en trombe avec Hollow, dont le mur de guitares et le riff simple, mais efficace nous relance directement dans le meilleur de ce que le grunge avait à offrir. Sur la pièce suivante, Pretty Done, la voix du nouveau chanteur William DuVall dispose de plus de place. Stone est une coche plus lente que les deux premières, mais encore dans le même moule.

 

Au quatrième titre, Voices, Jerry Cantrell sort les guitares sèches et met de l’avant les belles harmonies vocales dont le groupe a toujours été capable. Cette ambiance plus détendue permet d’apprécier le jeu de basse de Mike Inez alors que le batteur Sean Kinney (seul autre membre depuis les débuts avec Cantrell) au style peu original, s’en tient à la base. Ce ne sont pas tous les titres qui sont intéressants: certains comme The Devil Put the Dinosaurs Here (quel étrange titre…) donnent un peu trop dans la redondance et n’amènent ni nouveauté ni énergie. Mais les gars nous réservent aussi une efficace mélodie sur Low Ceiling en fin d’opus…  Dans l’ensemble, on a ici un très solide album qui mérite qu’on s’y attarde, pour peu qu’on aime le grunge ou le métal (le style qui les définit le mieux, selon Cantrell).

http://www.youtube.com/watch?v=vr4XhykmVjQ

 

Alice in Chains a été formé en 1987 par Cantrell et le chanteur Layne Staley, qui allait influencer bien des jeunes musiciens. Le batteur Sean Kinney et le bassiste Mike Starr (qui a été remplacé en 1993 par Mike Inez qui fait toujours partie du groupe aujourd’hui) complétaient la formation en 1987. William DuVall, quant à lui, jouait avec le groupe Comes with the Fall avant de succéder au micro, suite au décès de Staley. C’est également lui qui chantait sur l’album d’AIC paru en 2009, « Black Gives Way to Blue ».

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Artistes: Alice In Chains
Album: The Devil Put Dinosaurs Here
Étiquette: Capitol

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.