Benoit BergeronL’Orchestre du CONSERVATOIRE : Captivant Benoit Bergeron 2014/12/01 Concerts, Genres Louis Lavigueur dirigeait, dimanche après-midi, l’Orchestre du Conservatoire de musique de Montréal dans un programme qui avait pour titre « Au pays des tsars ». Ainsi, des œuvres de deux compositeurs russes, Nikolaï Rimski-Korsakov et Piotr Ilitch Tchaïkovski, côtoyaient une symphonie de Wolfgang Amadeus Mozart. Comme à son habitude, l’Orchestre nous a offert un magnifique concert! L’Orchestre jouait tout d’abord la Symphonie no. 39 de Mozart. Cette œuvre est la première des trois symphonies composées à l’été 1788, qui seront également ses trois dernières avant sa mort prématurée, en 1791. Le premier mouvement débute de manière grave, et se termine ensuite avec une grande énergie. Les nuances sont bien apportées par le chef, qui dirige de manière précise son ensemble de musiciens étudiants. Les cordes jouent de manière délicate dans le deuxième mouvement, menant la tension dramatique lentement mais sûrement vers un menuet élégant et dynamique. Le Finale est joué de manière vivante et affirmée : un obsédant thème aux cordes revient constamment et cette superbe Symphonie se conclut de manière endiablée. Le violoncelliste Marc-André Riberdy, étudiant à la maîtrise au Conservatoire, était ensuite soliste dans les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski. Terminée en 1877, cette œuvre est un hommage au style galant caractéristique de l’époque classique et à Mozart, le compositeur préféré du mélancolique Russe. Très actif tout au long des quelques 18 minutes de la pièce, le soliste a affiché une très belle sonorité, riche et expressive. Malgré quelques légers faux pas, Riberdy jouait de manière juste, avec un généreux vibrato. Ardues et originales, les courtes cadences ont été jouées avec une belle assurance. Ailleurs, l’Orchestre et son chef ont très bien soutenu le soliste dans cette pièce somme toute légère, mais fort agréable. La pièce de résistance du concert était sans aucun doute l’imposante suite symphonique Shéhérazade, composée par Rimski-Korsakov en 1888. Ce chef-d’œuvre montre clairement des influences orientales, par ses sonorités et surtout par son inspiration, c’est-à-dire les contes des Mille et une nuits. Rimski-Korsakov s’est donc servi de sa musique pour raconter l’histoire de Shéhérazade et du sultan Shahriar. Pour ce faire, il utilise une orchestration imaginative, et également très variée. Il donne une part active aux solistes de plusieurs des sections de l’orchestre. Il importe ici de mentionner les noms de quelques-uns des musiciens de l’Orchestre qui ont eu un rôle prépondérant : le violoniste Mathias Larivière, le violoncelliste Vincent Bergeron (aucun lien de parenté avec l’auteur de ces lignes), le flûtiste Benjamin Morency, le hautboïste Samuel Clark, le clarinettiste Antonin Cuerrier et la bassoniste Gabrièle Dostie-Poirier, pour ne nommer que ceux-là. Tous ont brillé et ont su apporter une contribution remarquable. L’Orchestre en général a été à la hauteur, même s’il manquait de cordes à certains moments. Le chef a tout de même été capable d’aller chercher un maximum de puissance et d’expressivité, notamment dans le sublime troisième mouvement. Le finale compte sur un apport important des percussions; le jeu est senti et engagé. L’Orchestre du Conservatoire nous a donc captivé grandement avec cette pièce d’une grande profondeur. La qualité de cet ensemble de musiciens étudiants est donc épatante. Mené de main de maître par Louis Lavigueur, l’Orchestre affiche une rigueur et un professionnalisme enviables. On passe généralement de bons moments à ses concerts. Et hier n’y a pas fait exception. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments