Guy VivienJEAN-EFFLAM BAVOUZET à la SALLE BOURGIE : Réussite totale Benoit Bergeron 2015/01/17 Concerts, Genres Le pianiste français Jean-Efflam Bavouzet en était à sa troisième visite à Montréal ce mercredi soir, à la Salle Bourgie. Dans le cadre de la série « Pleins feux sur Beethoven », Bavouzet était jumelé à d’autres musiciens afin d’interpréter des œuvres de Gabriel Fauré et de Ludwig van Beethoven. Bavouzet a toutefois patienté en coulisses au début du concert, alors que les violonistes Yehonatan Berick et Daniel Fuchs, l’altiste Douglas McNabney et la violoncelliste Kathleen de Caen ont joué le Quatuor no. 2 de Beethoven. Ce Quatuor fait partie de la série de ses six premiers quatuors à cordes, composés entre 1798 et 1800. Il s’agit donc d’une œuvre de jeunesse qui montre l’influence certaine de Haydn et Mozart. Malgré un léger manque de cohésion et quelques erreurs de justesse, l’interprétation a été bien réussie, les deuxième et quatrième mouvements se démarquant. Le finale, en particulier, comprend un thème entraînant qui a été joué avec une belle intensité. Toujours de Beethoven, le Trio pour piano et cordes no. 5 était interprété. Surnommé « Des Esprits » en raison de son sinistre mouvement lent, ce Trio aurait récupéré des mélodies qui étaient destinées à un opéra avorté, qui aurait porté sur Macbeth, de Shakespeare. Les jeunes Fuchs et de Caen s’alliaient à Bavouzet, et ces trois musiciens ont offert une prestation remarquable. Le jeu fluide et vivant des instrumentistes a fait ressortir l’esprit romantique de cette œuvre, composée en 1808. On aurait préféré un peu plus de chaleur et de lyrisme de la part du violoncelle, mais, autrement, l’interprétation expressive du mouvement lent, Largo assai ed espressivo, était merveilleuse. Le pianiste a été juste et précis tout au long de la pièce, apportant les nuances nécessaires. Le Quatuor pour piano et cordes no. 1 de Fauré concluait le spectacle. C’étaient maintenant Berick, McNabney et la violoncelliste Julie Hereish qui se joignaient à Jean-Efflam Bavouzet. Terminé en 1879, ce Quatuor vogue entre classicisme et romantisme, démontrant une grâce et un intimisme fauréens. Les musiciens ont démontré une belle sensibilité lors de l’interprétation. Le mouvement lent, noté Adagio, était particulièrement réussi, très mélancolique et émouvant. Le finale a été interprété de manière dynamique et vivante, le pianiste faisant toute une démonstration de son talent, avec des séries de rapides arpèges. Présenté dans la série « Jeunes et pros », ce concert unissait donc des jeunes musiciens, tout juste diplômés, à des artistes d’expériences. Parmi ces derniers, Jean-Efflam Bavouzet s’est distingué. Les qui se rendront à la Salle Bourgie ce soir pourront d’ailleurs l’entendre dans un tout autre contexte, alors qu’il offrira un récital de piano centré sur des compositeurs français. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments