JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER: parfums du passé Caroline Rodgers 2016/06/24 Albums, Concerts, Genres, Interviews Jean-François Bélanger fait plus que jamais parler de lui depuis la sortie de son quatrième album, Les Vents Orfèvres, en 2014. Le compositeur et multi-instrumentiste poète donnera un spectacle solo au Musée Redpath dans le cadre du festival Montréal baroque. Alors qu’il a surtout donné des concerts en trio avec le guitariste Yann Falquet et la violoncelliste Natalie Haas depuis que Les Vents Orfèvres lui ont ouvert des portes – notamment celle de la salle Bourgie – cette fois, il sera seul avec ses instruments, surtout la nyckelharpa, un instrument traditionnel scandinave. Pour ce faire, il a choisi un lieu inusité : le Musée Redpath de l’Université McGill. « Je me lance sans le filet que j’ai avec les musiciens qui m’accompagnent habituellement, dit-il. Le Musée Redpath est un endroit très particulier. C’est un lieu inspirant et méconnu de Montréal, ou flottent des parfums du passé. L’an dernier, je devais jouer à Montréal baroque à l’extérieur mais le concert avait été annulé à cause de la pluie. Cette fois je vais jouer entouré des artefacts de cet endroit étrange où tout est à l’ancienne. » On entendra surtout des pièces de son dernier album, mais aussi quelques-unes du prochain, qui sera lancé en 2017, ainsi que quelques pièces originales jamais entendues. Outre la nyckelharpa, il jouera également du ténorharpa, grand-frère du premier. Comme à son habitude, il parlera de ses instruments mystérieux entre les pièces pour expliquer leur origine et leurs caractéristiques. La nyckelharpa, qui appartient à la famille des vielles, est un instrument à cordes frottées d’origine suédoise dont les origines remontent au Moyen âge. Pour en trouver une, Jean-François Bélanger, qui possède une belle collection d’instruments de plusieurs pays, a dû s’adresser à un luthier en Suède. « C’est un objet de curiosité, je profite donc des concerts pour parler de l’instruments mais aussi de mon approche. Ce n’est pas une approche traditionnelle de l’instrument comme le font les Suédois, et ce n’est pas non plus une approche classique. J’apprécie le fait qu’au festival Montréal baroque, on soit ouvert aux approches différentes. » L’album Les Vents Orfèvres est un petit bijou. L’artiste a composé lui-même les pièces d’inspiration surtout scandinave et traditionnelle, et s’est entouré de musiciens d’ici dans des formations variées, avec du clavecin et du violoncelle, entre autres. Jean-François Bélanger sera aussi présent cet été au festival Mémoire et Racines, dans la région de Lanaudière, les 30 et 31 juillet, mais cette fois à titre de guitariste, pour fêter les 25 ans d’un album qui a marqué la scène traditionnelle québécoise, Détournement majeur. « Ça a été le premier album en musique traditionnelle québécoise, et le seul jusqu’à maintenant, où les mélodies sont jouées à la guitare acoustique, dit-il. C’était à l’avant-garde pour l’époque. » Grâce aux Productions de l’Homme-Renard, la petite boîte qu’il a mise sur pied pour produire d’autres artistes, Jean-François Bélanger a réédité Détournement majeur, l’album original avec Jean-Paul Loyer, André Marchand et Pete Sutherland. Concerts à venir : Jean-François Bélanger, Rafales scandinaves, Festival Montréal baroque, 25 juin, 11 h, Musée Redpath. Détournement majeur, avec André Marchand et Pete Sutherland, Festival Mémoire et Racines, 30 et 31 juillet Concert Les Vents orfèvres, en trio, Domaine Forget, 21 août 2016. Jean-François Bélanger, concert « Tiré à quatre épingles » avec clavecin, 10 novembre, Chapelle historique du Bon-Pasteur. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments