Question de faire un court bilan avant la folie de la rentrée de l’automne qui s’annonce, je vous présente aujourd’hui les albums sortis en 2017 que je considère les meilleurs jusqu’à maintenant. Évidemment, une partie de ces choix, et d’autres encore qui ont pu être oubliés, pourrait changer d’ici à la fin de l’année (je compte sur vous pour me les signaler!). Mais reste que les 21 albums énumérés ici-bas sont d’une grande qualité, et ont tous un petit quelque chose pour plaire à l’oreille. J’y suis allé en ordre alphabétique. L’ordre de préférence se fera à la fin de l’année, quand tout sera davantage démêlé. J’ai fait une liste de lecture avec mes choix, que je décris plus bas.

 

 

Arcade Fire – « Everything Now »

Il faut le dire d’emblée : le 5e album du groupe montréalais est sans doute leur moins réussi. Mais un album en demi-teinte de la bande à Win Butler est quand même un très bon album! On s’ennuie par moments, on avance quelques chansons, mais il y a tout de même d’excellents morceaux dont on ne se lasse pas. Les mélodies dance-rock sont accrocheuses et les influences disco sont bien assumées, avec la pièce-titre au premier plan.

 

Big Thief – « Capacity »

Le côté presque enfantin et simple de la musique de Big Thief est intact sur leur deuxième album. Les guitares sont très belles, et les mélodies sont efficaces. On aime la touche laid back de leur musique, surfant entre un indie rock classique et un folk-rock assumé.

 

Catherine Leduc – « Un bras de distance avec le soleil »

Son premier album solo s’éloignait des sonorités du groupe qui l’avait fait connaître, Tricot Machine. Le deuxième est encore plus loin des gentilles ballades pop des débuts : on a droit ici à un folk-rock psychédélique. L’album porte bien son nom, avec les sonorités space qu’on y retrouve. Ce n’est rien de très original, mais c’est diablement bien fait et plutôt unique dans le paysage musical québécois.

 

Dan Auerbach – « Waiting On A Song »

C’est sans aucun doute un album qu’on n’attendait pas cette année! Membre des Black Keys, Auerbach sort un album qui rappelle la pop des années 60. Une pop de qualité, accrocheuse et bien ficelée. Franchement surprenant, mais entièrement convaincant!

Dan Auerbach. Photo de Alysse Gafkjen Photography

Elbow – « Little Fictions »

Le groupe anglais a fait paraître un autre excellent album, trois ans après le superbe « The Take Off and Landing of Everything ». Le rock alternatif au propos intelligent du quatuor se démarque par sa grande fluidité. Derrière l’apparente facilité se cache des arrangements complexes et sophistiqués. Un des meilleurs disques des 8 premiers mois de 2017.

 

Father John Misty – « Pure Comedy »

L’excentrique petit père de la musique est revenu cette année avec un album plutôt complexe, une longue méditation de 74 minutes. C’est un album qui se découvre lentement, mais qui en vaut la peine. Father a lui-même expliqué les fondements des thèmes de l’album : « Pure Comedy is the story of a species born with a half-formed brain. The species’ only hope for survival, finding itself on a cruel, unpredictable rock surrounded by other species who seem far more adept at this whole thing (and to whom they are delicious), is the reliance on other, slightly older, half-formed brains. This reliance takes on a few different names as their story unfolds, like “love,” “culture,” “family,” etc. ».

 

Fleet Foxes – « Crack-Up »

Six ans après leur plus récent album, celui-ci arrive comme une bouffée d’air frais, avec un indie-folk pastoral qui respire la pureté et dont on ne se lasse pas. Les harmonies vocales sont merveilleuses et les arrangements, complexes et sophistiqués, sont très bien faits.

 

Foxygen – « Hang »

Les mauvais garçons de la mouvance indie-rock psychédélique ont fait paraître un excellent album en début d’année, question de nous faire oublier celui en demi-teinte paru il y a trois ans. Les mélodies sont accrocheuses et les arrangements sont audacieux. On retrouve l’exubérance et la folie du duo, mais de manière plus contrôlée. C’est du bonbon.

Foxygen

Grizzly Bear – « Painted Ruins »

Après quelques écoutes, cet album est un peu moins convaincant que le précédent, paru il y a déjà cinq ans. Le ton est un peu plus décalé, un peu plus méditatif, mais on retrouve tout de même le talent de ce quatuor de Brooklyn. Encore une fois, la qualité des arrangements est la grande force du groupe.

 

Julien Sagot – « Bleu Jane »

Unique au Québec, Sagot a une approche organique complètement originale. Sa voix à la Gainsbourg crée des ambiances particulières. Alliée à sa musique travaillée et recherchée, le résultat est excellent. Le percussionniste et bidouilleur de Karkwa propose donc un autre album de haut niveau, trois ans après le très bon « Valse 333 ».

 

Kevin Morby – « City Music »

L’ancien bassiste du groupe Woods a fait paraître un excellent 4e album en juin dernier, à peine plus d’un an après un autre très bon opus, « Singing Saw ». Morby propose un indie rock aux factures sonores variée, mais très influencé entre autres par Dylan et The Velvet Underground.

 

Laura Marling – « Semper Femina »

La grande prêtresse du renouveau folk anglais frappe fort encore une fois. Son 6e album est d’une grande beauté sur la forme comme sur le fond. Explorant différentes facettes de la féminité, la femme de 27 ans enchaîne des splendeurs poétiques avec des beautés musicales. C’est un album peut-être moins accessible que ses derniers, mais il se dévoile peu à peu à qui prendra le temps de bien l’écouter.

 

Molly Burch – « Please Be Mine »

Cette native d’Austin, au Texas, a fait paraître son premier album en février. Elle flirte avec le indie pop, mais intègre également des influences de la période girl group. Sa voix rappelle par ailleurs le timbre de Patsy Cline, avec l’énergie d’Angel Olsen. Cet amalgame plutôt étrange à la base fonctionne étonnamment bien sur « Please Be Mine ». Ses chansons intemporelles sont de belles trouvailles.

Molly Burch

Philippe B – « La grande nuit vidéo »

Sans contredit un des meilleurs auteurs-compositeurs du Québec, sinon le meilleur, Philippe B offre un excellent 5e album. L’ambiance nocturne des paroles s’agence parfaitement avec la musique plutôt minimaliste qu’on retrouve sur l’album. Les arrangements de cordes qu’on retrouve périodiquement ajoutent à la beauté de la musique, si besoin était.

 

Patrice Michaud – « Almanach »

Véritable conteur dans l’âme, Patrice Michaud reste un excellent mélodiste. Il sait trouver un équilibre entre ces deux facettes. Le Gaspésien d’origine opte pour un son plus rock, moins folk, avec une groove très efficace. La réalisation impeccable de Philippe Brault n’a certes pas nui non plus!

 

Ryan Adams – « Prisoner »

Une belle surprise que ce 16e album de l’auteur-compositeur-interprète états-unien! Des sonorités très années 80 et americana donnent vie aux textes marqués par une douloureuse rupture. Les comparaisons avec Bruce Springsteen sont évidentes, mais Adams a une personnalité artistique assez forte pour les faire oublier.

 

Spoon – « Hot Thoughts »

Les indie-rockeurs de Spoon ne déçoivent pratiquement jamais, et ce 9e album ne fait pas exception à la règle. C’est solide, c’est efficace, c’est du Spoon. Il y a un peu moins de guitares sur cet album que sur les précédents, mais les mélodies sont toujours irrésistibles.

 

Temples – « Volcano »

Le deuxième album du groupe de rock psychédélique anglais est peut-être un peu moins solide que leur premier, mais on ne saurait renier notre plaisir devant cet opus plus que satisfaisant. C’est planant, c’est texturé et c’est imaginatif : c’est du pur psychédélique, en plein dans la lignée de Tame Impala et du renouveau psych rock des dernières années.

 

Tift Merritt – « Stitch Of The World »

Malheureusement peu connue, Tift Merritt enchaîne pourtant d’excellents albums avec d’autres excellents albums. Celui-ci, le 6e en carrière de la Texane, n’y fait pas exception. Elle alterne entre des pièces plus rock et d’autres où on sent une sensibilité à fleur de peau, à mi-chemin entre americana et country alternatif. Splendide et touchante, où on entend un peu de Dolly Parton et d’Emmylou Harris, sa voix est la grande force de cet album.

Tift Merritt. Photo de Joshua Steadman – Steady Film Productions

Timber Timbre – « Sincerely, Future Pollution »

Sans être aussi inoubliable que « Hot Dreams », leur dernier album, cet opus offre quand même d’excellents moments. On se retrouve ici un peu plus dans le côté synthétique des années 80, alors que les ambiances sonores sont enveloppantes et souvent glauques. La voix de Taylor Kirk se démarque encore une fois.

 

The War On Drugs – « A Deeper Understanding »

Voici certainement un des meilleurs albums de 2017. Et c’est celui qui est paru le plus récemment, le 25 août dernier. L’auteur-compositeur-inteprète Adam Granduciel a encore pour modèle les Springsteen, Petty et Dylan, et la synthèse de ces influences, avec une touche sonore des années 80, est tout simplement grandiose. Les textes sont forts, la musique est mesurée et la prestation est sans faute. Un excellent album.

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Blogueur - RREVERB
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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.